Nous réalisons une expertise et une estimation gratuite, sans engagement
Déplacement dans toute la france
Adriaen Jansz VAN OSTADE
Qui était Adriaen Jansz VAN OSTADE ?
Né le 10 décembre 1610 à Haarlem. Mort en 1685 à Haarlem. XVII° siècle. Hollandais. Peintre de genre, portraits, paysages, graveur, dessinateur.
Le nom de Ostade est un rappel du lieu d’origine de la famille, un village aux environs de la ville d’Eindhoven. Adriaen Van Ostade était le frère aîné et fut le maître d’Isaack Van Ostade. Suivant Houbraken, Adriaen Van Ostade aurait été vers 1627 élève dans l’atelier de Frans Hals, en même temps que Brouwer. En dépit des doutes émis par une partie de la critique, ces débuts apparaissent très plausibles. Il entra dans la gilde de Haarlem en 1634. Il en fut commissaire en 1646 et 1661, et doyen en 1662. En 1638 il se maria pour la première fois, perdit sa femme en 1642 et se remaria en 1657, avec une bourgeoise d’Amsterdam. Il habita Haarlem pendant toute sa vie tout en faisant de fréquents séjours à Amsterdam.
Oeuvres d’ Adriaen Jansz VAN OSTADE
Les premiers tableaux de Ostade (par exemple, les Intérieurs de chaumières aux musées du Louvre et de Hambourg, peints vers 1631-1632 et Les Paysans au Cabaret, du Musée de La Haye), montrent une tendance caricaturale apparentée à celle de Brouwer, ainsi qu’une tonalité accordée sur des gris et éclairée d’un bouquet de couleurs lumineuses qui dépend certainement de l’école de Hals et offre une similitude avec les oeuvres des autres élèves de cette époque, comme Judith Leyster, J. M. Molenaer et Dirk Hals. Cependant dès ses premiers tableaux l’individualité d’Adriaen Van Ostade se dégage. Ses types ont plus de bonhomie que ceux de Brouwer. Les formes des corps sont moins puissantes, et surtout infiniment moins organiques. Les membres grêles se détendent dans des mouvements brusques et anguleux qui font apparaître les personnages du peintre comme d’amusantes marionnettes. Les enchaînements compliqués des mouvements l’intéressent plus que la coordination anatomique ou la caractéristique individuelle des personnages. D’autre part, le coloris d’Ostade de cette époque se distingue de celui des autres élèves ou disciples de Hals par sa douceur ; sur un fond gris blond émergent des tons pastels d’une rare délicatesse : bleu lavande, vert amande, rose pâle, mauve, jaune paille. Cette manière de l’artiste fut imitée par le flamand Victoryn, dont les tableaux passent souvent sous son nom.
Mais encore avant 1640, le style du peintre change. Une nouvelle influence se manifeste : celle de Rembrandt. L’éclairage devient plus coordonné et plus puissant. Le ton général gris est abandonné pour le brun. Les figures plus calmes et plus simples sont mieux attachées à l’ambiance. Le paysage apparaît fréquemment dans les fonds de tableaux (Rixe de paysans, 1637, Ermitage ; Cochon tué, Francfort, 1637 ; Joueur d’orgues, Leipzig, 1638 ; Joueur de cornemuse devant une chaumière, Copenhague, 1640 ; et, chef-d’oeuvre de cette nouvelle manière, La famille du paysan, au Louvre, datée de 1642). Le paysage pur apparaît aussi dans l’oeuvre du peintre. Dans la forme des arbres et la tonalité du feuillage il trahit une certaine influence de Ruysdael, ainsi le paysage de l’Ermitage, daté de 1645. La plupart de ses sujets restent pourtant des scènes de genre : intérieurs romantiques et incroyablement délabrés de paysans, scènes de cabaret dont les figures s’éloignent de plus en plus du caractère violent et dramatique de Brouwer et qui, en dépit de la rudesse des personnages, ont quelque chose d’idyllique.
La période entre 1650-1660 peut être considérée comme l’apogée de son talent. L’éclairage léger et chaud atteint une finesse extrême (Paysans au cabaret, Vienne, collection comte Czernin, 1653 ; Rixe de paysans, Munich, 1656 ; Paysans au cabaret, Buckingham Palace, de 1656, sont des exemples typiques de cette période). Il faut noter aussi que les scènes sont généralement moins violentes, et les figures plus ramassées et plus calmes. L’artiste manifeste plus d’intérêt pour leur être individuel. Souvent ces personnages appartiennent au milieu bourgeois. Ainsi le Portrait de famille, faussement tenue pour celle du peintre, au Louvre, 1654 ; Le Portrait en groupe, du Musée Bredius, à La Haye, peint vers le même temps ; L’Atelier du peintre , Dresde, 1663 ; L’Etude de l’Avocat, du Musée de Stockholm, 1664 ; Joueurs de trictrac, de Buckingham Palace, 1665 ; Médecin dans son cabinet, Berlin 1665 ; L’Analyse du Petit Palais, à Paris, 1667 ; Le Fumeur, Berlin, 1667.
La dernière période de Ostade, qui s’étend de 1670 à 1684 se distingue par un ton général plus froid et par l’intensification des couleurs locales. Ce sont toujours les mêmes sujets de cabarets et d’intérieurs de paysans, mais assagis, rangés devenus cossus, le pays s’étant déjà remis des dévastations de la guerre (Famille de paysans, Buckingham Palace, 1668 ; Couple dansant devant une auberge, coll. L. Rothschild, Londres, 1670 ; L’Avocat et son Client, Bridgewater House, 1671 ; Deux voyageurs au repos devant un cabaret, Amsterdam Museum, 1671 ; La Famille du paysan, coll. Widener, Philadelphie, 1673 ; Le Violoniste devant la chaumière, La Haye, 1672 ; Le Paysan sous la tonnelle, Kassel, 1675 ; Le jeu de quilles devant l’auberge, Buckingham Palace, 1676 ; L’Avocat, Rotterdam, 1680).
Le nombre de tableaux d’Adriaen Van Ostade, pour la plupart signés, est très considérable. Hofstede de Groot, dans son Inventaire (vol. III) en signale plus de neuf cents. Il est représenté dans presque tous les musées et dans de nombreuses collections privées.
Outre ces tableaux, l’oeuvre de l’artiste comporte une quantité de dessins. Ceux de la jeunesse sont des croquis mouvementés et rudes d’un style qui rappelle celui de Brouwer ; les suivants, d’une touche plus légère, souvent rehaussés de lavis, sont des études soigneuses pour des figures de ses tableaux. A la fin de sa vie, Ostade exécuta aussi de très délicats dessins à la plume, rehaussés d’aquarelle, véritables petits tableaux, genre qui fut poursuivi par son élève Cornelis Dusart. Il a de plus exécuté cinquante gravures à l’eau-forte, soigneusement décrites dans l’ouvrage de Louis Godefroy : L’Oeuvre gravé d’Adriaen Van Ostade, Paris, 1930. L’influence exercée par Adriaen Van Ostade sur la peinture de genre de son temps est très considérable. Isaac Van Ostade, son frère, l’un de ses meilleurs élèves, reste extrêmement proche de lui dans ses scènes de genre, mais s’oriente plus tard vers le paysage. Bartel Molenaer, Egbert Van Heemskerk I, et Cornelis Pietersz Bega ont été ses élèves entre 1630 et 1640, et suivent sa première manière, avec son ton général gris et ses couleurs atténuées. Richard Brackenburg, et le très productif Cornélis Dusart qui ont passé dans son atelier, le premier, entre 1660-1670 et le second entre 1670-1680, s’attachent à sa peinture tardive, avec son retour aux couleurs locales.