Les artistes

André Gustave BEAUDIN

Qui était André Gustave BEAUDIN ?

Né le 3 février 1895 à Mennecy (Essonne). Mort le 6 juin 1979 à Paris. XXe siècle. Français. Peintre de compositions à personnages, figures, nus, paysages animés, natures mortes, fleurs, peintre à la gouache, aquarelliste, peintre de cartons de tapisseries, cartons de mosaïques, sculpteur, graveur, dessinateur. Post-cubiste.

D’origine paysanne, après de courtes études primaires, il fut élève à l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris, de 1911 à 1913. En 1916 il fut mobilisé pour la durée de la guerre. En 1919, il se maria avec le peintre Suzanne Roger. En 1921, il fit un voyage en Italie qui eut une grande importance pour lui et dont il parle longuement dans le livre de Maurice Raynal : Anthologie de la peinture en France de 1906 à nos jours. 

Outre ses admirations historiques, Beaudin fut d’abord attiré par Matisse, duquel il conservera le sens de la courbe pleine qui peut constituer toute la composition, et de l’arabesque qui orne le détail. Puis son admiration alla à Picasso, et surtout Juan Gris, qu’il rencontra en 1923 et de qui il devint l’ami.

André Gustave BEAUDIN dans le monde artistique

Il participa à de nombreuses expositions collectives, d’entre lesquelles : 1945-1947 Paris, Salon des Surindépendants ; 1946 Berne, Ecole de Paris, Kunsthalle ; de 1949 à 1965 Paris, Société des Peintres Graveurs, Bibliothèque nationale ; 1950 Pittsburgh, Carnegie International ; 1951 Londres, Ecole de Paris 1900-1950, Royal Academy, 1951, 1955, Biennale de Sao Paulo ; 1952 Paris, Cinquante ans de peinture française dans les collections particulières, Musée des Arts Décoratifs ; 1954-1958 Paris, Ecole de Paris, galerie Charpentier ; 1956-1962 Paris, Salon de Mai ; 1959 Kassel, Documenta ; 1962 Londres, Ecole de Paris, Tate Gallery ; etc. En 1962 lui fut décerné le Prix National des Arts.

 Il fit sa première exposition personnelle à Paris en 1923, préfacée par Max Jacob. Peu après il entra à la Galerie Simon, dont Daniel Henry Kahnweiler était un des associés et auquel, de même que Juan Gris, il resta ensuite définitivement lié, lorsque Kahnweiler, après la guerre, dirigea la galerie Louise Leiris, qui consacra à Beaudin des expositions personnelles : en 1946 ; en 1957, où il y montrait un ensemble de peintures depuis 1927 ; en 1960, avec ses peintures et lithographies Autour de Sylvie de Gérard de Nerval ; et après sa mort : en 1980, les aquarelles de 1931 à 1978 ; en 1986, les peintures de 1927 à 1979. 

D’autres expositions personnelles lui furent consacrées, dont : 1947 Dublin ; 1949 New-York, Buchholz Gallery ; 1949, 1962 Marseille, galerie Garibaldi ; 1953 Berne, Kunsthalle ; 1954 Fribourg, Kunstverein ; 1956 Stockholm ; 1961 Zurich, galerie Ziegler ; 1962 Le Havre, rétrospective à la Maison de la Culture ; 1964, Casino de Lyon-Charbonnières, et Lubeck, Dortmund ; 1966 Paris, rétrospective de l’oeuvre gravé, galerie Sagot-Le Garrec ; 1970 Paris, rétrospective, Galeries nationales du Grand Palais.

Style(s) et technique(s) d’André Gustave BEAUDIN

Dès 1930, il a mené un oeuvre sculpté parallèlement à sa peinture. Modelant le plâtre et la terre, il a souvent fait fondre ses sculptures en bronze. Jacques Lassaigne a écrit de ces sculptures qu’elles sont « avec leurs plans superposés, comme la figuration concrète des constructions mentales de sa peinture ». Beaudin en disait lui-même qu’il les faisait pour voir ce qui se passait derrière ses peintures. D’entre ses sculptures est souvent cité le Buste de Paul Eluard. La sculpture appartenant à André Frénaud Oiseau-oiseaux semble peut-être montrer plus d’audace que ses peintures dans la voie qui le tenta parfois vers les frontières de l’abstraction.

Graveur et lithographe, il a illustré Les Bucoliques de Virgile 1936, Double d’ombre d’Eluard en 1945, Georges Hugnet en 1946, Frénaud et Ponge en 1952, Sylvie de Gérard de Nerval en 1960, Georges Limbour en 1961. Il a composé des cartons de tapisseries pour La Rochelle, Porto Vecchio, des mosaïques à Evian, La Ciotat, Paris, pour le hall de l’Ecole des Beaux-Arts de Marseille-Luminy. Il a décoré en 1961 le plafond de l’église Saint-Jean-Marie-Vianey de Rueil-la-Plaine.

Du cubisme de Juan Gris, Beaudin retint la leçon de classicisme, tempérant les audaces expérimentales du cubisme analytique par un retour à l’objet, et même au sujet, il retint la rigueur de la composition dans le format, au point que certaines de ses peintures de 1925 pourraient être rattachées au « Purisme » d’Ozenfant et Jeanneret. La discrétion, la mesure caractérisent ses oeuvres, à l’image du personnage lui-même. 

Quel qu’ait été le thème qui lui servait de prétexte, Beaudin l’analysait en le décomposant, selon un procédé invariable de répétition des éléments prélevés, l’isolant de sa réalité sensible pour en recomposer les divers éléments épars selon le seul raisonnement de l’équilibre des formes et de la mesure classique, appuyés sur une gamme de gris sobres ponctués de bleus-verts-jaunes, où le sentiment ne saurait, sans vulgarité, prendre le pas sur la raison. Pour lui, comme pour certains peintres qui , autour de Jacques Villon, ont constitué ce qui fut parfois appelé le « cubisme français », le cubisme n’était plus un moyen d’investigation et de mise en question de la réalité du monde, mais était un instrument stylistique d’analyse de la forme. 

Quant à son sens de la mesure, on le trouve encore confirmé dans le texte Monsieur Beaudin, que le poète André Frénaud écrivit pour son ami en guise de préface à l’exposition de la galerie Louise Leiris, qui regroupait en 1957 un ensemble de peintures depuis 1927 : »Alors que tant d’oeuvres apparaissent vides, rapportées à leurs ambitions démesurées, celle-ci tient plus qu’elle n’osait promettre… En se méfiant de trop faciles transports, en se soumettant à l’objet à construire, avec rigueur, avec audace et avec retenue, il donne encore une leçon d’art classique : une leçon d’ordre, plus révolutionnaire aujourd’hui que l’appel au vertige. »

Oeuvres d’André Gustave BEAUDIN

Son oeuvre s’est organisée autour de thèmes qu’il a développés successivement ou parfois simultanément. Ces thèmes généraux lui ont permis de ne pas s’attacher au sujet particulier, mais de les considérer comme des prétextes à variations plastiques conduites par la raison plus que par la sensibilité. 

Se sont succédés : en 1924 Les quatre éléments, 1925 Les dormeurs, 1927 à 1932 des Personnages et Natures Mortes, de 1932 à 1937 les Silhouettes dansantes. 

En 1937, Beaudin peignait Les chevaux et La Nuit, aboutissement de la recherche proprement stylistique entreprise par lui depuis 1933. 

Ses peintures de cette époque exercèrent une attraction capitale sur le groupe de jeunes peintres qui, plus tard sous l’occupation allemande, allaient se revendiquer en tant que Jeunes peintres de tradition française, à la fois pour manifester leur opposition – esthétique-politique – à l’art officiel nazi, et dégager les traits principaux d’une peinture post-cubiste française qui, s’étant tenue isolée de toute information concernant les abstractions apparues en Europe Centrale autour de 1910 – et alors que Mondrian et Kandinsky vivaient à Paris – maintint solidement l’école de Paris dans la tentative de synthèse cubisme-fauvisme, Picasso-Matisse, tentative de synthèse qui englobait aussi les notions traditionnelles d’équilibre, de mesure, auxquelles était volontiers attribuée la permanence d’un certain esprit français. 

Puis suivirent les séries des Boeufs – Oiseaux, les séries qui marquèrent des étapes importantes de son oeuvre, précisément celles qui le menèrent au plus près de l’abstraction : Fenêtres – Ponts sur la Seine – Villages – Arbres – Plantes aquatiques. Il y eut aussi des séries sur Les instruments de la ferme – Les nus – Paris la nuit, etc.

 

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