Les artistes

André MARCHAND

Qui était André Marchand ?

Né le 10 février 1907 à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). Mort en 1997. XX° siècle. Français. Peintre de figures, compositions à personnages, portraits, nus, paysages, natures mortes, dessinateur, illustrateur, aquarelliste, lithographe, peintre de cartons de tapisseries. 

Il perdit sa mère à l’âge de onze ans. Après ses études secondaires chez les Jésuites d’Aix-en-Provence, durant lesquelles il poursuivit à travers les garrigues et les Alpilles, la vision de Cézanne, il rompit avec sa famille et vit à Paris pour donner libre cours à ce démon qu’il sentait prêt d’éclater en lui. Pendant de longues années, ce sera le calvaire, soigneusement dissimulé, des jeunes artistes engloutis dans la ville moderne. L’amitié heureusement transforme ces épreuves en prétextes à rire, et ce qui compte, ce n’est pas la semaine perdue en d’obscures besognes, mais tous les moments libres à peindre en compagnie de Tal-Coat ou Francis Gruber. Il effectua un séjour de sept mois à Biskra, dans le Sud algérien. En 1935, il entreprit un voyage qui le mène à Vienne, Varsovie, puis à Moscou. Démobilisé en juin 1940, frappé par la guerre et la défaite, il éprouve la nécessité de se recueillir pendant un an et demi à Aix, puis remonte à Paris. En dehors de Paris, il travaillera principalement en Bretagne, en Provence, et en Bourgogne. En 1969, il effectue un voyage au Mexique.

Expositions d’André Marchand

Il exposa pour la première fois, à Paris, au Salon d’Automne en 1932, au Salon des Indépendants en 1933. Jusqu’à la guerre de 1939, il exposera souvent, sans en faire partie, avec le groupe Forces Nouvelles, en compagnie de Tal-COat et Gruber. Mais, c’est pourtant, avec tant d’autres, au Salon de Mai, dans le cercle restreint de ses amis, qu’il aimera faire l’épreuve de ses grandes toiles. Le sens de la grandeur qu’il montra dans cette voie, attira définitivement l’attention sur lui. Enumérer les expositions à lui consacrées ou auxquelles il participe, serait fastidieux. Son oeuvre est répandu dans le monde entier et des rétrospecives ont eu lieu à Tokyo, Osaka, Londres, Venise, Sao Paulo et Mexico. En 1937, il obtint le prix Paul-Guillaume pour son tableau La Jeune Fille et le Paralytique, qui constitue alors une consécration indiscutée. 

Style(s), technique(s) et oeuvres d’André Marchand

A côté de ses peintures, il a brossé les costumes et les décors du ballet Suite Provençale, de son compatriote d’Aix, Darius Milhaud, ceux de Mireille pour l’Opéra Comique de Paris, et quelques autres. On lui doit aussi deux cartons de tapisseries, tissées à Aubusson : Le Mois de Juin et Les Néréides. Il a illustré de nombreux ouvrages de lithographies originales, parmi lesquels : Les Nourritures terrestres d’André Gide, et le Visionnaire de Julien Green ; Petite Cosmogonie portative de Raymond Queneau.

On peut considérer qu’il fut suivi par les amateurs et les marchands, dès 1934. Après avoir obtenu le prix Paul-Guillaume en 1937, les soucis se relâchent et il peut se consacrer sans réserve à son art. Plus d’anecdote dans son existence uniquement tournée dans le sens de sa mission ; il partage son temps entre la Provence, à Aix, les Baux ou aux Saintes-Maries, et la Bourgogne, dont il explore l’humide grise forêt ou bien, le plus rarement possible, Paris. La vie d’un peintre se déroule tout entière dans la succession des « époques », que l’on peut distinguer dans son oeuvre, et André Marchand est indubitablement un peintre à époques. A l’époque de ses participations aux expositions du groupe des Forces Nouvelles, on se souvient, admirablement dessinées et peintes en grisailles, des grandes figures de pêcheurs, énigmatiques et figées devant des échafaudages insolites ou bien un mur en construction derrière lequel on pressent la mer. Dans le même temps, il produit une série de dessins ingresques, de 1933 à 1937, inoubliables personnages aux yeux inquiétants d’absurdité. Puis, toujours en compagnie de Gruber, il s’affranchit totalement du groupe, et court les forêts d’où il rapporte de petites toiles, touffues de dessin et fouillées de matière, dans une manière qui marquera toute une époque commune à sa génération : Giacometti, Tal-Coat, Gruber et Tailleux. On voudrait s’attarder sur ces forêts enchevêtrées, tout occupées à démêler leur reflet sur l’étang. Durant la guerre, à Aix, il écrit que « sa vision du monde se trouvait subitement transcrite dans un registre plus violent, tant dans l’écriture de la forme des choses que dans la vision colorée du monde ». Fleurit alors la période des natures mortes, que l’on peut dire « japonaises », tant à cause de la composition en aplats que pour la couleur heurtée et laquée. Un chardon dans un vase rappelle encore le dessin sec et la matière irritante des forêts de la période antérieure. A ce moment, on connaît aussi de lui une abondante série de petits paysages des Baux-de-Provence. On ne sait pourquoi, mais il n’est que de se souvenir des ces amoncellements de cailloux, illuminés d’un soleil dégouttant de vert dans le ciel du plus beau rouge qui soit, pour se sentir troublé du mystère de ce que l’on ne comprend pas, et peut-être est-ce à cette heure ce qu’il a donné de meilleur. Outre leur splendeur propre, les natures mortes de cette époque préparent les grandes compositions aux Arlésiennes puis aux Baigneuses, qui vont suivre. Ici, tous les moyens acquis dans les époques précédentes, sont mis en oeuvre simultanément, science de la composition, acuité du dessin des figures, matière laquée de la mer, peinte d’un noir glacé sur une préparation verte ou rouge, lumière propre du ciel exacerbé d’un soleil complémentaire. A partir de 1948, André Marchand traversa une période de transition, partageant son temps entre la Bourgogne et la Provence, s’enfonçant dans la solitude propice, il écoute battre le coeur des choses. Il adopta alors une écriture elliptique, moins attachée à la saveur des choses, qu’il s’était montré auparavant si apte à saisir, plus ambitieuse de violer le secret de l’essence de la nature, faite de signes-symboles, tels des hiéroglyphes, résumant les thèmes qu’il traite successivement par longues séries, se développant sur des plages de couleurs plus fondues, avec une prédilection pour les bleus et les verts profonds. Après une période consacrée à la Camargue, avec les taureaux et les flamants roses, une autre longue période suivit, consacrée aux côtes de l’Atlantique, ce furent les Respirations marines, où la mer et le ciel s’allient selon leur rythmes complémentaires, puis, dans les dernières années 1960, un séjour prolongé au Mexique renouvela complètement ses thèmes et la dimension de ses compositions dans une nouvelle lumière de jaunes de soufre. L’évolution de ce peintre qu’aima Picasso, ce qui n’est pas une mince caution, laisse perplexe ; on a le sentiment, que l’anecdote a progressivement gagné dans sa peinture le terrain que perdaient les qualités proprement picturales, une parfaite exécution technique laissant regretter l’ancienne expression impulsive. 

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