Andrea VERROCCHIO

Qui était Andrea Verrocchio ?

Né en 1435 à Florence. Mort le 7 octobre 1488 à Venise. XVe siècle. Italien. Peintre, sculpteur, orfèvre et musicien.

Les renseignements biographiques concernant Verrocchio sont peu abondants, mais ses oeuvres témoignent de son importance dans l’Histoire de l’Art. Nous savons que, né à Florence en 1435, Verrocchio excella, lui aussi, dans cet art de l’orfèvrerie si en honneur auprès de ses contemporains et qu’il y tint un atelier célèbre où il enseignait à de nombreux élèves, parmi lesquels plusieurs devinrent illustres : le Pérugin, Lorenzo di Credi et surtout Leonard de Vinci. L’atelier de Verrocchio, ainsi que nous le verrons, a tenu une place considérable dans l’évolution de l’art florentin et il y a marqué une étape essentielle.

Vasari, toujours fertile en anecdotes, affirme que Cosme de Médicis, grand amateur comme tous ceux de sa famille, des vestiges de l’Antiquités, avait rapporté de Rome un Marsyas de marbre blanc pour le placer dans un de ses jardins de Florence. Son neveu Laurent, le futur Pensioroso de Michel-Ange voulut, pour faire pendant à cette statue, faire restaurer un Marsyas en marbre rouge, malheureusement privé de ses cuisses, de ses jambes et de ses bras. Andrea s’en serait tiré à son avantage, faisant ainsi ses débuts dans l’art de la sculpture.

Les oeuvres d’Andrea Verrocchio

Si les détails nous manquent sur la vie de Verrocchio, ils sont plus abondants en ce qui concerne ses oeuvres et c’est ce qui importe avant tout. La Galerie des Offices conserve de Verrocchio un tableau capital : Le Baptême du Christ, oeuvre puissante et rude de sculpteur, élève de Donatello, mais que tempère la grâce un peu équivoque de deux anges, dont le plus beau, celui de gauche, est à peu près unanimement attribué à Léonard de Vinci, son élève. Dans la sombre et sévère cour du Palazzo Vecchio, la fontaine de l’Enfant au Poisson, dans la pure tradition de Donatello, rayonne de malice joyeuse en ce triste lieu. Au Bargello, ce sanctuaire de la sculpture florentine où Donatello s’impose souverainement, Verrocchio est à l’honneur avec son David. Florence possède trois David, le plus célèbre et le plus moderne, celui de Michel-Ange, est à l’Académie, mais au premier étage du Bargello, le David de Donatello voisine avec celui de Verrocchio. Les deux adolescents rivalisent de beauté, celui de Donatello parait plus naturel, plus viril malgré son étrange couvre-chef, celui de Verrocchio est charmant, inquiétant même avec son charme presque féminin, la perfection du métier y est plus apparente dans l’exécution des ornements de la cuirasse.

Toujours à Florence et dans ce autre sanctuaire de la sculpture florentine qu’est l’église d’Or San Michele, Verrocchio voisine encore avec Donatello ; autour de cet édifice carré, douze niches exposent en plein vent les statues des saints représentant les douze arts en lesquels se divisaient le commerce et l’industrie de la ville. Dans le groupe Le Christ et Saint Thomas, Verrocchio affirme sa maitrise ; s’il a perdu la noble simplicité de Donatello, son art y a atteint une science perceptible dans les détails de ces draperies qui annoncent déjà celles de Léonard de Vinci.

Mais c’est à Venise que Verrocchio devait rencontrer le drame de sa vie, son martyre et son apothéose. La République Sérénissime voulant honorer la mémoire d’un de ses plus fameux condottiere, Bartoloméo de Bergame, dit le Colleone, chargea Verrocchio de lui élever une statue équestre au Campo San Giovanni y Paolo. Commencée en 1481, l’oeuvre capitale de Verrocchio, interrompue à plusieurs reprises, ne fut finalement achevée qu’après sa mort en 1488 par Leopardi. Cette fois encore Verrocchio va se retrouver en face de son maitre et rival. En effet, à 30km de Venise, à Padoue, 34 ans avant lui, Donatello avait exécuté la première grande statue équestre depuis l’Antiquité : celle du condottiere Gattamelata. Le parallèle est classique entre ces deux oeuvres, en réalité fort différentes d’inspiration et d’exécution.

Pour de nombreux et valables motifs, Andrea Verrocchio tient dans l’Histoire de l’Art une place éminente. Il y apparait, en effet, à la fois comme une rupture et un trait d’union entre deux esthétiques et deux moments essentiels de la peinture et de la sculpture italienne. Avec Donatello prend fin en quelque sorte la période classique, avec Verrocchio début l’Art moderne.