Les artistes

Aristide MAILLOL

Qui était Aristide MAILLOL ?

Né le 8 décembre 1861 à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales). Mort le 24 septembre 1944 à Perpignan (Pyrénées-Orientales). XIX°-XX° siècles. Français. Sculpteur de monuments, figures, nus, sujets mythologiques, peintre, peintre de cartons de tapisseries, graveur, illustrateur.

Aristide MAILLOL dans le monde artistique

Fils de paysans, heureux d’une telle ascendance, Aristide Maillol fit ses études au collège de Perpignan. Son premier prix fut un prix de dessin. Il quitta le collège favorisé d’une bourse du département des Pyrénées-Orientales et ainsi devint-il élève de l’Ecole des Beaux-arts, à Paris (1882). Longtemps élève libre, il échoua au concours d’entrée jusqu’en 1885, année de son admission entière. On peut sourire de connaître que les premiers maîtres , non choisis, de Maillol furent Gérôme et Cabanel. Déconcertant tout de suite le premier, il trouva meilleur accueil auprès du second, sans toutefois cesser de se sentir mal à l’aise sous ce climat académique. Il se lia d’amitié avec Bourdelle vers 1889, et fit la connaissance de Picasso en 1899. En 1893, Ripple-Ronai le présenta aux artistes Nabis et, à partir de 1900, Denis, Bonnard, Roussel, Vuillard, se réunirent parfois chez lui. En 1905, débuta sa grande amitié avec Matisse.

Expositions d’Aristide MAILLOL

En 1902, il montra ses œuvres dans une exposition universelle chez Vollard à Paris et, en 1904, exposa pour la première fois au Salon d’Automne. En 1908, il figura à la Toison d’Or à Moscou, en 1912 il exposa à l’Institut français pour l’Exposition Centennale 1812-1912 à Saint-Pétersbourg, en 1924, ses sculptures occupèrent une vitrine spéciale au Salon d’Automne. Une exposition a célébré le cinquantenaire de la mort du sculpteur à l’Annonciade, au Musée de Saint-Tropez en 1994 . La fondation Dina Vierny-Musée Maillol s’est ouverte à Paris en 1995 à l’Hôtel Bouchardon. En 1996, l’Association Campredon Art et Culture a consacré à son œuvre son exposition d’été à l’Hôtel Donadeï de Campredon de l’Isle-sur-la-Sorgue.

Style(s), technique(s) et oeuvres d’Aristide MAILLOL

En cette période des débuts, Maillol semblait se vouer à la peinture plus qu’à la sculpture encore qu’on l’ai vu, très tôt, s’essayer dans tous les arts plastiques. Il peignait volontiers des paysages fort sages, et que le plus passionné des amateurs aurait aujourd’hui bien la peine de retrouver. La première révélation lui vint des impressionnistes. C’est au Musée, que, par eux, il retrouvera la nature dont il était comme par grâce, le fils et l’interprète désigné. Un retour au pays natal lui permit de se mesurer avec cette nature et avec lui-même, autant qu’il le fallait. 1897 est une date capitale dans la vie de Maillol. Il avait trente six ans. Délaissant un peu la peinture à chevalet, il venait d’ouvrir à Banyuls un atelier de tapisserie (1893), dessinant d’harmonieuses compositions dont les figures musiciennes préfiguraient plus ou moins l’art du grand sculpteur. Maillol venait d’être bouleversé par quelques toiles d’entre celles que Paul Gauguin envoyait de Tahiti. C’est un que peu après cette révélation, Maillol, tirant de l’examen des œuvres de Gauguin des conclusions inattendues, tailla dans le bois sa première sculpture (1895). Revenu à Paris ou dans ses environs il exécutait diverses statuettes et commençait de pratiquer la céramique. Un article de Mirabeau fixait sur lui l’attention. Peu après, la ferveur d’un amateur le faisait profiter d’un voyage en Italie et en Grèce. Maillol qui avait visité passionnément les musées allait interroger de toute son ardeur la statuaire antique, sans qu’en dussent être pour autant entamées les forces précieuses de son instinct. On s’étonne que, pressé d’avant tout louer Maillol pour cet instinct, feu Armand Dayot ait pu écrire : « Art essentiellement instinctif, et parfois même ingénu, où je cherche vainement à découvrir une influence quelconque, vînt-elle du lointain des âges grecs, de la Renaissance italienne, de notre Moyen Age gothique ou même de notre époque actuelle ». Va pour notre époque actuelle si Maillol est un de ceux, rares, qui la font ce qu’elle est. Mais on doit sourire de ce « lointain des âges grecs », absurdité dans tous les cas et singulièrement s’il s’agit du Roussillonnais Aristide Maillol qui, lisant l’Anthologie sous les figuiers de son jardin de Banyuls, négligeait l’Histoire-Batailles pour l’Histoire-Chefs d’œuvre, ce qui est bien propre à la plus saine confusion des temps.

La grande carrière de Maillol va commencer. Le peintre renoncera ; nous perdrons le tapissier qu’une de ses admiratrices du premier jour, la reine Marie de Roumanie, tenait à fournir de laines de choix, mais la France va connaître le grand sculpteur admiré de tout l’univers. De l’atelier de Marly-le-Roi à l’atelier de Banyuls, l’œuvre d’altière pureté se poursuivra. Lentement, longuement, car Maillol « caresse le modelé jusqu’à ce qu’il obtienne la forme bien ronde et pleine qu’il affectionne et qu’il recherche », tant d’œuvres impérissables vont naître : les deux Penseuses – La Nuit – Pomone – La Pensée latine – Le Monument à Cézanne – Vénus au collier – Baigneuse ou la Parisienne – Jeune Fille à la couronne de primevères – Monument aux morts de Céret – Monument aux morts de Banyuls – Jeunes filles à la pendule, des bustes, le Monument aux morts de Port-Vendres – Le Monument à Claude Debussy – Léda – l’Aviation – ce Jeune cycliste, nu masculin parmi tant de nudités féminines, dont la grâce ne s’est point trahie par la robustesse de leur base, formes d’élévation mais dans une bouleversante fidélité à la terre. C’est de ces figures que Maurice Denis commentant l’œuvre de son ami, écrivait : « L’antiquité qui n’aimait pas les femmes, nous a laissé peu de figures aussi séduisantes que la Vénus au collier. » C’est le peintre esthéticien qui disait encore, voulant entièrement définir le génie d’Aristide Maillol : « Comme ses femmes, son art est nu et ingénu. » Il n’en proclame pas moins la brûlante sensualité. Maillol n’a jamais cessé de peindre : Le Nu nacré, 1930 ; Portrait de Dina, 1940 ; Les Deux Femmes au foulard rouge, 1944 ; et a laissé nombre de dessins et de gravures sur bois pour des illustrations. Il a, notamment, illustré Daphnis et Chloé de Longus (1937) ; Chansons pour elle de Verlaine (1939) ; Poésies de Pierre Louys ; les Eglogues de Virgile (1926) ; L’Art d’aimer (1935) d’Ovide ; Le Livret des folastries de Ronsard (1940) ; Les Géorgiques de Virgile (1950).

Dans son étude sur la sculpture contemporaine, publiée en 1928, donc du vivant de Maillol, A. H. Martinie indique avec perspicacité ce qui sépare Rodin de Maillol, tous deux unis dans la gloire, comme le premier ravi par la mort l’avait pressenti et désiré : « Les uns voient en Maillol un Grec, d’autres un gothique. Pour que rien ne manque à sa célébrité, des détracteurs affirment qu’il n’est ceci ou cela qu’en apparence et par emprunt. » Ces contradictions passionnées disent déjà l’importance de l’artiste. En fait, par une destinée curieuse, cet élève de Cabanel opéra dans la statuaire contemporaine une révolution aussi considérable que celle de Rodin, mais en sens inverse. On lui doit en effet, outre un don puissant de vision de la forme, une restauration du style qui combine sainement la nature et l’esprit. On aime aussi que sa carrière, au début de laquelle préside l’influence du grand expérimentateur et « trouveur » que fut Gauguin, présente une série de découvertes qui sont autant de nasardes aux idées reçues… « Maillol authentique créateur de formes ! » O. Wilde soutenait que la vie imite la littérature, l’art. Voici un trait de réalisme qui touche au fabuleux : du jour que s’est vu manifester au grand jour la personnalité d’Aristide Maillol on voit se présenter dans les ateliers des modèles d’un type inconnu avant cette date et dont il est impossible de ne pas dire en les voyant : « Un modèle de Maillol. » Dans l’attachante étude qu’il consacre à l’œuvre et à la vie du statuaire, M. Paul Sentenac rapporte le propos d’Auguste Rodin qui, sur sa fin, disait à celui qu’il visitait en son atelier de Marly-le-roi : « Maillol, quand je serai mort, vous me remplacerez. » Maillol ne devait remplacer Rodin que dans la gloire. Il ne lui doit rien et, surtout, bien plus pur, il n’est jamais comme lui démonstratif. Il se peut néanmoins que Rodin ait eu une parfaite conscience du génie de Maillol fort opposé au sien ; en effet, le sculpteur de la Porte d’enfer disait à O. Mirbeau, parlant de la Léda de Maillol : « Et savez-vous pourquoi c’est si beau et qu’on peut jouir pendant des heures et des heures à regarder ça ? C’est que ça n’accroche pas la curiosité. » Et, cité par P. Sentenac, Mirbeau notait : « Et il y avait dans ses yeux comme un peu de mélancolie. »

Vivant, Maillol a été le maître de la sculpture vivante ; mort, il lègue au monde l’exemple d’une grandeur classique qui pour être atteinte exige toutes les audaces. L’œuvre D’Aristide Maillol ne peut pas vieillir. Elle s’aligne à la suite des œuvres immortelles de l’antiquité et des temps modernes. Peu de maîtres auront aussi heureusement que Maillol, amoureux de la vie fugitive et possédé du sens de l’immortalité, réussi à conférer la vertu d’éternel à des figures exaltant la splendeur de l’instant. Maître de la forme humaine dans sa nudité, il a haussé la création à la grandeur des dieux.

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