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Charles CAMOIN
Qui était Charles CAMOIN ?
Né le 23 septembre 1879 à Marseille (Bouches-du-Rhône). Mort le 20 mai 1965 à Paris. XX° siècle. Français. Peintre de nus, portraits, paysages, marines, natures mortes, fleurs, aquarelliste, pastelliste, graveur. Post-impressionniste, fauve.
Son père était entrepreneur de peinture à Marseille et mourut lorsque Charles Camoin n’avait que six ans. A la suite d’une mère chérie mais très voyageuse, il fit des études médiocres.
Charles CAMOIN dans le monde artistique
A seize ans, il s’inscrivit à l’école de commerce de Marseille, tout en suivant, le matin, les cours de l’Ecole des Beaux-Arts, où il obtint un Premier Prix de Dessin. A dix-sept ans en 1896, ou dix-neuf en 1898 (les sources diffèrent, la seconde semble plus assurée), il vint à Paris, s’inscrivit, peu avant sa mort, à l’atelier Gustave Moreau de l’Ecole des Beaux-Arts, qu’il quitta bientôt avec Marquet pour aller, sans doute sur les conseils de Gustave Moreau, « dessiner des autobus ». Ils voulaient dire par là rechercher des motifs et des thèmes dans la vie des rues et des cabarets. Dans l’entourage de l’atelier Gustave Moreau, il avait cependant noué des amitités durables, notamment avec ceux qui allaient créer le fauvisme, Manguin, Rouault, et surtout avec Jean Puy et Matisse, avec lesquels il entretint une correspondance. En 1900, Camoin fit son service militaire, d’abord à Arles, et il allait peindre sur les motifs de Van Gogh, puis à Aix en 1902, où il voyait fréquemment Cézanne, duquel il cita toute sa vie les conseils, et avec lequel jusqu’à sa mort il resta en correspondance.
En 1903, il exposa pour la première fois au Salon des Artistes Indépendants. A l’âge de vingt-cinq ans, donc en 1904, et sur une recommandation de Cézanne, il rencontra Monet devant les Nymphéas de Giverny, et fit sa première exposition personnelle à la galerie Berthe Weill à Paris. En 1905, il figurait dans « la cage aux fauves » du Salon d’Automne, bien que ne partageant pas les violences graphiques et chromatiques de Matisse ou Derain, resté plus attaché à la construction plastique cézannienne. Dans les dix années suivantes, il fit de nombreux voyages avec Marquet : Londres, Francfort, Italie, Naples, Capri, Corse, Midi méditerranéen, Tanger et le Maroc avec Matisse. En 1912, il exposa à la Galerie Kahnweiler à Paris. En 1913, il participa à l’exposition historique de l’Armory Show de New-York. En 1918, avec Matisse, il se rendit à Cagnes auprès de Renoir. Cette rencontre mit fin pour lui à la prédominance de l’exemple cézannien.
A quarante et un ans, en 1920, Camoin épousa Charlotte Prost, dont il eut une fille en 1933 : Anne-Marie. Il eut deux ateliers, celui de Paris depuis 1944 à Montmartre et un autre à Saint-Tropez. Il participait régulièrement aux expositions collectives des Salons d’Automne, des Tuileries, des Artistes Indépendants. En 1963, à l’exposition de Marseille Gustave Moreau et ses élèves, il était le dernier survivant de l’atelier. De son vivant, il fit aussi une trentaine d’expositions personnelles, après celles des galeries Weill et Kahnweiler de 1904 et 1912, parmi lesquelles les rétrospectives du Musée de Rouen en 1931, du Musée d’Art Moderne de Paris en 1952, de Chicago 1960, New-York 1961. Après sa mort, il était représenté dans les grandes expositions consacrées au fauvisme : 1965 Tokyo, 1966 Paris et Munich, 1969 Malines. Des expositions personnelles posthumes eurent lieu en 1966 au musée des Beaux-Arts de Marseille, en 1971 au Palais de la Méditerranée à Nice, en 1997 au Musée Cantini de Marseille. En 1955, il avait reçu le Premier Prix de la Biennale de Menton et fut fait officier de la Légion d’Honneur. En 1959, il fut nommé Commandeur de l’Ordre des Arts et Lettres.
Oeuvres, style(s) et technique(s) de Charles CAMOIN
Ses oeuvres de jeunesse, marquées par la tradition provençale, sont caractérisées par une facture vigoureuse, des pâtes généreuses, des couleurs vives et heurtées : Portrait de la mère de l’artiste – Autoportrait en soldat et La Cabaretière qui fut faussement attribuée à Gauguin.
A la suite de ses nombreux voyages, de 1905 à 1915, avec Marquet et Matisse, une évolution l’amena à subordonner la couleur à la lumière. Dans ce sens, il était en parfaite communauté d’idées avec Marquet et leurs oeuvres en témoignaient. Le portrait qu’il fit de Marquet passa longtemps pour être un autoportrait de celui-ci.
Ses peintures de jeunesse, celles qu’on peut encore à juste titre dire fauves, virent leur audience confirmée par l’exposition Kahnweiler de 1912 et la sélection à l’Armory Show de 1913. Ces succès inquiétèrent soudain Camoin, qui connut une violente crise morale, au cours de laquelle il détruisit plus de quatre-vingts de ses peintures. Il eût été intéressant de connaître les raisons profondes de cet accès de doute et s’il concernait l’adhésion esthétique, pourtant demeurée timide, au fauvisme, dont il n’avait adopté complètement ni les couleurs telles que sorties du tube, ni la mise en aplats supprimant la profondeur et le modelé.
Certaines de ses peintures furent « sauvées » (récupérées) par des collectionneurs, mais donnèrent lieu à un procès, gagné en 1927 contre Francis Carco et qui fait jurisprudence : une oeuvre détruite et abandonnée peut être récupérée telle quelle, mais non restituée dans sa forme primitive, l’auteur étant seul juge de son oeuvre. A la suite de la visite à Renoir en 1918, la peinture de Camoin s’orienta vers des jeux séduisants de reflets colorés, parfois quelque peu complaisants. Sa production se scinda désormais entre la pochade postimpressionniste sur le vif et l’étude construite en atelier. Ses carnets et ses notes de lecture témoignent de ce balancement parfois douloureux entre la sensation et la construction.
Dans l’atelier de Saint-Tropez furent peints depuis sa fenêtre plus de cent vues du port, et d’après les promenades les paysages du Var. L’atelier de Montmartre fut voué aux natures mortes, aux nus, aux portraits. La production de Camoin s’est étendue sur plus d’un demi-siècle, de 1898 à 1964. Dans les premières années il peignit peu. Lors de la guerre de 1914-1918, soldat au front, il peignit de petits formats au pastel ou à l’aquarelle. Pendant la guerre de 1939-1945, une vie dificile et le manque de matériel raréfièrent son travail. Sinon, dans les autres périodes, Camoin lui-même a évalué sa production à une cinquantaine de toiles par an, soit environ, trois mille au total, dont il faut retrancher un tiers, détruit au cours d’accès de doute. Près de sept cents de ses peintures figurent désormais dans les collections publiques et privées. Il n’a gravé qu’une trentaine d’estampes pour des ouvrages divers.
La peinture de Camoin de la longue deuxième période, encore plus tempérée par rapport aux ardeurs relatives de son époque fauve, aux thèmes vacanciers ou familiers, du paysage ensoleillé au bouquet de fleurs et à l’intimité féminine, convint à l’état d’esprit général hédoniste qui domina entre les deux guerres sanglantes, aussi certains des peintres de ce qui fut appelé « la réalité poétique », tels Legueult, Brianchon, Cavaillès, y trouvèrent référence.