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Gérard Ernest SCHNEIDER
Qui était Gérard Ernest SCHNEIDER ?
Né le 28 avril 1896 à Sainte-Croix. Mort le 8 juillet 1986 à Paris. XX° Siècle. Actif depuis 1922 puis naturalisé en 1948 en France. Suisse. Peintre à la gouache, aquarelliste, pastelliste, peintre de technique mixte, lithographe. Abstrait-lyrique.
Gérard Ernest SCHNEIDER dans le monde artistique
Après avoir accompli ses études secondaires à Neuchâtel, il vint à Paris, au début de la Première Guerre mondiale, où il entra à l’Ecole des Arts Décoratifs en 1916 sous la direction de Paul Renouard, puis à l’atelier Cormon à l’Ecole des Beaux-Arts en 1918. Il en eut fini avec ces deux écoles en 1919. S’étant définitivement fixé en France à partir de 1922, sa longue formation aux techniques traditionnelles, aidée en cela par son père établi ébéniste et antiquaire, lui permettait de gagner sa vie comme restaurateur de tableaux anciens. En 1939, il rencontra Picasso. Entre 1941 et 1943, il participa à l’enseignement de Gurjieff. Il a travaillé plusieurs années à Bouligny-sur-Essonne. Gérard Schneider a illustré quelques ouvrages : Langage de Robert Ganzo (1949), Poèmes d’Eugenio Montale (1964), Gérard Schneider : Mort au Vol d’Eugène Ionesco.
Expositions de Gérard Ernest SCHNEIDER
Il a participé à de très nombreuses expositions collectives, parmi lesquelles : 1926, et régulièrement à partir de 1969, Salon d’Automne, Paris ; entre 1936 et 1938, et à partir de 1945, Salon des Surindépendants, Paris ; 1946, galerie Denise René, Paris (première exposition d’art abstrait d’après-guerre) ; 1946-1949, Salon des Réalités Nouvelles, puis de 1956 à 1958 ; 1947, Peintures abstraites, galerie Denise René, Paris ; à partir de 1947, Salon de Mai dont il fut membre du Comité entre 1949 et 1956 ; 1948, galerie Breteau, Paris ; 1948, 1964, 1966, Biennale de Venise ; 1949, Colette Allendy, Paris ; 1951, 1953, 1961, Biennale de Sao Paulo ; 1952, La Nouvelle Ecole de Paris, Paris, exposition organisée par Charles Estienne ; 1954, Divergences-Nouvelle Situation, galerie Arnaud, exposition organisée par R. Van Gindertaël ; 1955, Documenta I, Kassel ; 1955, IX° Premio Lissone, Milan ; 1955, 1957, 1959, Exposition internationale de Gravure Contemporaine, Ljubljana ; 1956, L’aventure de l’art abstrait, galerie Arnaud, Paris, exposition présentée par M. Ragon ; 1956, Ecole de Paris, Palais des Beaux-Arts, Lille ; 1957, X° Premio Lissone, Milan ; 1958, Carnegie International, Pittsburgh ; 1959, Documenta II, Kassel ; 1966, II° Salon international des Galeries Pilotes, Lausanne ; 1967, Dix ans d’art moderne, Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence ; 1970, Biennale de Menton ; 1977, L’Art du XX° siècle, Palais des Beaux-Arts, Paris ; 1979, Hommage du Salon d’Automne, Paris ; 1981, Paris-Paris, Centre Georges Pompidou, Paris ; etc.
Il a montré ses oeuvres dans de nombreuses expositions personnelles ou rétrospectives, parmi lesquelles : 1920, galerie Léopold Robert, Neuchâtel ; 1947, 1948, 1950, galerie Lydia Conti, Paris ; 1951, galerie de Beaune, Paris ; 1953, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles ; 1954, galerie Galanis, Paris ; 1954, 1956, 1957, 1959, Koots Gallery, New-York ; 1961, galerie Arditi, Paris ; 1962, Kunstverein de Düsseldorf et Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, deux rétrospectives ; 1965, Musée des Beaux-Arts, Verviers ; 1965, 1967, 1968, 1970, galerie Arnaud, Paris ; 1970, rétrospectives : Galeria Civica d’Arte Moderna de Turin et Palais des Expositions de Montréal ; 1974-1975, exposition itinérante dans les Instituts français des capitales d’Amérique latine ; 1975, galerie Beaubourg, Paris ; 1983, rétrospectives : Musée d’art et d’histoire, Neuchâtel, puis Musée d’Art Contemporain de Dunkerque ; 1986, galerie Patrice Trigano, Paris ; 1989-1990, Musée Pierre von Allmen, Closel Bourbon Thielle-Wavre (Suisse).
Parmi les prix et distinctions obtenus : Grand Prix international de peinture abstraite du Prix Lissone en 1957 (Milan), Prix de Tokyo lors de l’Exposition internationale d’art en 1959, Grand Prix national des Arts en France en 1975, Médaille de Vermeil de la Ville de Paris en 1983. Avant sa période proprement abstraite que l’on date généralement de 1944, une source avance que Schneider aurait fait partie vers 1926 du groupe Abstraction-Création, ce qui ne paraît pas confirmé, d’autant qu’il n’était pas encore abstrait. La même source que précédemment, également sans confirmation, avance qu’il faisait partie en 1935 du groupe des Musicalistes de Valensi, ce qui de nouveau ne paraît pas correspondre à l’esprit de ses créations du moment. Les auteurs donnant des descriptions divergentes et apparemment hasardeuses de la définition de la longue et diverse période d’entre les deux guerres de Schneider, aussi préférons-nous nous en tenir à la propre version donnée par Schneider : « Après une première période d’études classiques et de palette postimpressionniste jusqu’en 1925, j’aborde des recherches très variées sur le figuratif transposé, puis imaginaire en 1930. Ensuite vient une période surréaliste (1937), puis une conception de formes à caractère monumental (1939), ensuite lyrique et abstraite (1943). Recherches à caractère mural par formes juxtaposées en 1947, à tendance particulièrement romantique puis expressionniste depuis 1956 ». Sur certains moments de cette période de l’entre deux guerres, Michel Ragon donne cependant quelques détails concrets : « …une figuration surréalisante-expressionniste formée de bêtes monstrueuses, de têtes grotesques et de paysages wagnériens… A plusieurs reprises il avait été tenté par l’art abstrait et l’on peut voir dans son atelier ces essais qui s’échelonnent à partir de 1932. En 1939-1940, ses formes, jusqu’alors dramatiques, prennent une allure architecturale… Il reviendra d’ailleurs en 1948, à ce sens architectural des formes… ».
Styles et techniques de Gérard Ernest SCHNEIDER
Pour reprendre les expressions de Schneider lui-même quand il dit : « Recherches à caractère mural par formes juxtaposées en 1947 » ou de Michel Ragon, qui écrit : « Il reviendra d’ailleurs en 1948, à ce sens architectural des formes… », dans cette période, un retour aux oeuvres mêmes nous rappelle opportunément que l’abstraction de Schneider ne fut pas toujours telle qu’elle nous apparaît maintenant de longtemps dans son éternité : des formes, délibérées, nettement délimitées, faisant alterner gracieusement droites et courbes, le tout sans raideur, découpées comme chez Matisse, en aplats de couleurs franches, s’imbriquent, comme des arabesques, ingénieusement les unes aux autres. Ce ne fut donc qu’à partir de 1956 que son langage plastique se fixa dans ses règles définitives, à partir de la spontanéité la plus totale, l’instinct du moment crucial s’interdisant la moindre amorce d’acte réflexif, à gigantesques coups de brosses entrecroisant leurs traces, souvent les noirs les plus opaques rayant l’espace, en contre-jour, par devant les éclats de blancs, de rouges et de jaunes éclatants, tous ces actes-gestes laissant évidentes les traces de leur passage et n’effaçant surtout pas les giclures de l’impétuosité, exercice de haute-voltige graphique auquel l’admiration des Extrême-Orientaux ne s’est pas trompé. Après avoir connu des débuts assez divers, Gérard Schneider prit immédiatement au lendemain de la Seconde Guerre mondiale une place importante, avec Hartung et Soulages, dans la seconde génération de l’abstraction, et surtout dans ce que, par commodité et par opposition à l’abstraction à tendance géométrique, il est convenu d’appeler l’abstraction lyrique. En effet, à part l’époque dite fauve des commencements de Kandinsky dans l’abstraction, et peut-être aussi à part quelques oeuvres de Van Doesburg traitées en graphisme spontané, toute la première génération de l’abstraction, que ce fût autour du Bauhaus, que ce fût autour des divers courants des constructivistes russes, que ce fût autour du groupe De Stijl, pensa que l’abstraction était inséparable d’une prise de conscience des moyens de la communication plastique, et de ce fait même inséparable d’une formulation contrôlée prenant facilement des apparences géométriques. Schneider est un cas limite, dans la définition de l’abstraction, en 1943-1944, alors qu’il était âgé de presque cinquante ans, il se voua au refus de toute association possible entre peinture et réalité avec un radicalisme total. Sa peinture n’est plus que de la peinture et il n’est même pas question de l’affubler de titres, sauf par allusions au langage musical, auquel il aimait la comparer. Dans un temps où l’intérêt du public s’est beaucoup détourner des diverses formes de l’abstraction, Schneider reste comme l’un des premiers créateurs de l’abstraction lyrique.