HACHE

Les HACHE se sont succédés de père en fils tout le long du XVIIIe dans leur atelier d’ébéniste à Grenoble sur quatre générations. 

Noël HACHE (1630-1675)

Fondateur, il s’initie à la technique du placage dans un atelier d’un maître de Calais, région qui subit l’influence directe des marqueteurs nordiques d’Anvers et d’Amsterdam. Il s’installe ensuite à Toulouse, où il ouvre son propre atelier d’ébénisterie. Il introduit dans la marqueterie les bois de santal, d’ivoire, de rose, de violette, de Brésil. A sa mort, sa veuve épouse un menuisier ébéniste qui reprend l’atelier à son compte. 

Thomas HACHE (1664-1747)

Le fils de Noël vit à Chambéry où il travaille comme compagnon et apprend le décor à l’italienne : ornementation aux couleurs variées, enroulements végétaux, feuilles d’acanthe, entrelacs et autres arabesques. Il s’installe à Grenoble vers 1695 et rentre comme compagnon dans l’atelier de Michel Chevalier maitre ébéniste. Suite au mariage avec la fille de son maitre récemment décédé, Thomas reprend officiellement l’atelier à partir de 1700. 

Thomas gagne sa notoriété dans le style Régence et obtient en 1721 le brevet d’ébéniste ordinaire du duc Louis d’Orléans. 

Pierre HACHE (1705-1776)

Fils de Thomas et travaille à l’atelier de son père. Aux meubles prestigieux s’ajoutent des ouvrages de menuiserie (portes cochères, sculpture sur bois). La qualité progresse ainsi que la recherche de l’harmonie entre la forme et le motif. A la fin de cette période, on voit Thomas, son fils Pierre et son petit-fils Jean-François travailler dans le même atelier. 

En 1747, Pierre fait usage d’estampilles pour identifier les meubles créés par l’atelier. Il embauche plusieurs compagnons mais organise l’atelier pour préserver les secrets de fabrication (teintures de bois verdi ou de noyer rougi. Le placage, marqueterie et incrustations sont réservés au maitre ou à son fils. 

Jean-François HACHE (1730-1796)

Il est le plus célèbre de la dynastie. Il est en contact avec Jean-François OEBEN sur Paris, l’ébéniste de Louis XV et étudie sa production. Il prend le relais de son père à Grenoble et impose à partir de 1760 les formes les plus élancées du style Louis XV. Les pieds s’allongent et courbures souples terminées par des sabots. Il simplifie le maniérisme de son père et imposé des grands cartouches contournés sobrement. Il réalise des marqueteries en mosaïque. 

Jean-François diversifie sa production et fait preuve de sa capacité d’assembler. Il vent des accessoires de décoration (bois, métal, cuir, textile- et des petits objets domestiques. C’est la période des tables-consoles à la grecque richement décorée.