Les artistes

Jacques GERMAIN

Qui était Jacques Germain ?

Né le 13 janvier 1915 à Paris. Mort en 2001. XXe siècle. Français. Peintre à la gouache, aquarelliste. Abstrait-lyrique.

Dès 1931, âgé de seize ans seulement, ce qui laisse supposer une famille et un entourage informés, sur le conseil de Blaise Cendrars, il fut élève de Fernand Léger et Amédée Ozenfant à l’Académie Moderne de Paris, puis très rapidement, il partit pour le Bauhaus de Dessau, où Jean Leppien se souvenait avoir vu arriver ce jeune garçon, et suivit l’enseignement de Kandinsky et de Albers, en 1931-1932. En 1932 et 1933, il fut élève en publicité et arts graphiques, à Francfort, de la Kunstgewerbeschule de Willy Baumeister.

Appelé  au Service National en 1936, il enchaîna avec la mobilisation, la guerre, fut fait prisonnier en Allemagne jusqu’en 1943. Depuis 1944, il vit et travaille à Paris, et dans la maison familiale du Tremblay-sur-Mauldre (Yvelines). En 1946, il rencontra Antonin Artaud et travailla auprès de lui. Ensuite, sa vie s’est confondue avec son oeuvre et son parcours.

Les expositions de Jacques GERMAIN

Depuis 1947, il a participé à de nombreuses expositions collectives, en particulier à Paris aux Salons des Surinépdendants en 1946 et 1947, des Réalités Nouvelles régulièrement depuis 1949, de Mai à partir de 1951, Comparaisons, Grands et Jeunes d’Aujourd’hui, d’Automne, ainsi que :

  • 1948 Paris – White and Black avec Arp, Bryen, Fautrier, Hartung, Mathieu, Picabia, Seuphor, Ubac, Wols
  • 1951 Paris – Tendances Galerie Maeght
  • 1953 Milan – Prix Lissone
  • 1955 Pittsburgh International de la Fondation Carnegie
  • 1957 Paris Galerie Michel Warren Debré – Germain
  • 1958 Copenhague Galerie Birch Groupe de la Galerie J. Massol
  • 1967 Paris Galerie Kriegel et Paris Musée d’Art Moderne de la Ville – Le Bauhaus
  • 1977 Paris Musée d’Art Moderne de la Ville – L’aventure de Pierre Loeb
  • 1981-82-83 Stockholm Galerie Leif Stähle International Art Expo et à la FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain) de Paris les mêmes années.

Parmi ses expositions personnelles : 1949 Paris, 1951 Francfort-sur-le-Main, 1953 Paris Galerie Pierre (Loeb), Lille Galerie Dupont, 1954 et 1956 Paris Galerie Michel Warren, 1957 Lausanne, 1958, 1959 Paris Galerie Jacques Massol, 1961 Paris Galerie Adrien Maeght, 1961, 1965 et 1969 Paris Galerie Kriegel, 1974 Bruxelles, 1976 Bad-Godesberg/Bonn, 1980, 1984 Paris Galerie Coard, depuis 1985 Paris Galerie Barbier-Beltz, 1997 Paris rétrospective au Couvent des Cordeliers, puis expositions galerie Arnoux et First Time.

Les styles et techniques de Jacques Germain

Circonstance très rare, quand la plupart des peintres ont d’abord traversé une période d’apprentissage, et que les peintres abstraits furent d’abord figuratifs, Jacques Germain dut d’emblée abstrait dans sa peinture, et presque d’emblée aussi en possession de son langage plastique définitif, ce qui a fait écrire à Pierre Courthion : « Voici un peintre dont le langage non-imitatif est l’expression naturelles ». Ce qui ne signifie pas qu’il ait, au long des années, répété la même peinture. Ce sont les éléments structurels de son langage qui ont été permanents, c’est-à-dire sa syntaxe : échafaudage général de la composition par de longues obliques parallèles reliées par de courts segments entrecroisés, poursuite et achèvement du travail par l’usage du couteau à peindre, superposition, écrasement et mixage des couleurs.

A l’inverse, il n’a cessé d’explorer, d’exploiter les ressources du vocabulaire qu’il s’inventait à mesure, inépuisables à la similitude de celles d’une langue évoluée, notamment par une exceptionnelle maîtrise d’accords colorés des plus sonores aux plus étouffés qu’il fait résonner au long de ses rythmes obliques à la façon des notes de Bach constituant cantate ou fugue.

Déjà en 1959, Roger Van Gindertael pouvait écrire : « Sa peinture est, en effet, de substance savoureuse et ses harmonies colorées sont d’une complexité symphonique et d’une vibrante tonale exceptionnelles. Pourtant l’essence même de son art nous échapperait si nous nous contentions d’en tirer le seul plaisir sensuel. Non moins admirable que son métier et ses dons est la maîtrise avec laquelle il accorde ses élans lyriques à l’équilibre d’une composition dominée dans le moindre de ses détails et surtout aux constantes de son expression personnelle d’un mouvement intérieur à l’unisson des grands rythmes de la nature… ».

Ce qui l’apparente au Monet de la période des nymphéas, c’est qu’il a su utiliser les immenses ressources d’une technique élaborée, d’un sens subtil des accords colorés, d’un goût sensuel pour les textures pigmentaires posées, entrecroisées, superposées au couteau, pour extérioriser, exprimer, communiquer toute la mobilité de ses états d’âme dans le domaine du visuel non signifiant. André Marc a pu écrire que « la peinture de Jacques Germain représente, avec une clarté particulière, le concept impressionniste adapté à l’abstraction ». Il a échappé, peut-être à cause de son âge alors tendre, à une certaine sécheresse qui a marqué les artistes formés à l’enseignement trop structuré du Bauhaus, ce qi permet à François Le Targat d’écrire qu’il « est bien de la lignée de brillants aînés qui ont pour nom Ubac, Bazaine, Le Moal, Manessier. » Il est juste de réintégrer l’ancien jeune étudiant du Bauhaus dans ce qui est dit l’abstraction française, dans la mesure où sa peinture se fonde sur des accords colorés enregistrés à partir de l’observation des jeux de la lumière sur la diversité extérieure. Il serait abusif de le fondre totalement dans la globalité de cette abstraction française, qui ne s’abstrait qu’à partir de la réalité concrète observée et dont elle préserve le souvenir, quand Jacques Germain, hors les jeux infinis de la lumière, ne veut garder nul reflet du monde concret dans les mailles de la structure gratuite de ses réseaux d’obliques enchevêtrées.

-Jacques Busse-

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