Les artistes

James TISSOT

Qui était James TISSOT ?

Né le 15 octobre 1836 à Nantes (Loire-Atlantique). Mort le 8 août 1902 à Buillon (Doubs). XIXe siècle. Français. Peintre d’histoire, compositions religieuses, scènes de genre, portraits, paysages, marines, aquarelliste, pastelliste, peintre de cartons de vitraux, dessinateur, aquafortiste, illustrateur, modeleur.

James TISSOT dans le monde artistique

À Paris, il fut élève de Louis Lamotte, d’Hippolyte Flandrin et d’Ingres. Une attirance pour ce qui était anglais, disons une anglomanie d’époque, devait s’avérer déterminante dans sa vie et sa carrière. Dès 1859, pour son début au Salon, il anglicisa son prénom Jacques en James. Il illustra Ballads and Songs of Brittany en 1865, collabora aux publications Vanity Fair à partir de 1869, avec des caricatures sous le pseudonyme de Coïdé, et Century. En 1869, il fit un premier séjour à Londres, débutant une carrière de portraitiste. Il prit comme combattant une part active à la défense de Paris, de 1870-1871, puis il semble qu’il fut impliqué dans la Commune. En conséquence, II jugea préférable de gagner l’Angleterre. Il fut d’abord hébergé par T.G. Bowles, l’éditeur de Vanity Fair, pour lequel il travaillait déjà et qui continua à lui donner du travail, et pour lequel il illustra, en 1871, La défense de Paris comme si vous l’aviez vue. Puis il s’établit dans la jolie petite ville de la banlieue de Londres, St. John’s Wood, où, en 1873, il acquit une belle demeure avec parc, qui lui servira souvent de décor pour situer ses modèles. Donnant déjà volontiers dans le dandysme, il fut introduit par Bowles dans la société londonienne, rencontra Whistler et son beau-frère, le médecin et graveur sir Francis Seymour Haden, ainsi que Ruskin qui l’encouragea. En 1876, il rencontra Kathleen Newton, jeune femme « libre », qui devint sa maîtresse et modèle unique jusqu’à sa mort en 1882. Au cours des années soixante-dix, les impressionnistes, Degas en particulier, son compagnon d’études, qui avaient gardé le contact avec lui, lui proposèrent d’exposer avec eux. Il semble qu’’il ne se jugeait pas des leurs, non sans raison, et déclina l’offre ; pourtant, vers 1877, lorsqu’il peignit Les Régates à Henley, il prouvait sa connaissance du regard impressionniste. En 1880, il fut élu à la Royal Society of Painters and Etchers. En 1882, il illustra Renée Mauperin des Goncourt. En novembre de la même année, quelques jours après la mort de Kathleen Newton, il regagna Paris. Après une courte liaison avec une acrobate et des fiançailles rompues avec la fille du peintre Louis Riesener, après 1885 il se livra à des séances de spiritisme et de magnétisme, organisées par un médium professionnel douteux, destinées à renouer contact avec l’esprit de Kathleen Newton. À la suite d’une vision qu’il eut à l’église Saint-Supplice et qui lui provoqua une crise mystique, n’acceptant plus de sujets profanes que les portraits, il renonça à sa carrière mondaine pour se consacrer à l’illustration de la Bible. Afin de réunir les documents nécessaires, il se rendit deux fois en Palestine, en 1886 et 1889. Les trois cent cinquante dessins aquarellés qui en résultèrent furent reproduits en deux volumes, publiés en 1897 par Lemercier et Mame à Paris et Sampson Low à Londres, et le droit de reproduction fut payé un million à Tissot. C’est ce qu’on appelle communément la Bible de James Tissot, intitulée plus exactement La Vie de Notre Seigneur Jésus-Christ. Après cette publication, en vue d’un travail semblable sur l’Ancien Testament, il se rendit de nouveau en Palestine en 1896. Pour réaliser cette nouvelle entreprise, il alla s’enfermer à l’abbaye de Buillon, dans le Doubs, où la mort ne lui permit pas de terminer l’ouvrage.

James Tissot avait débuté au Salon de Paris de 1859 avec une peinture Promenade dans la neige et des dessins de vitraux pour une église de Nantes. En 1861, son tableau du Salon, La rencontre de Faust et de Marguerite, obtint du succès et fut acheté par l’État. En 1864, il fut admis à exposer à la Royal Academy et à la Society of British Artists. En 1882 à Londres, la galerie Dudley exposa les peintures et eaux-fortes sur le thème Le fils prodigue dans la vie moderne. Après son retour à Paris en 1882, en 1883 il exposa seul un ensemble de ses œuvres au Palais de L’Industrie ; en 1885, il exposa à la galerie Sedelmeyer, les quinze grandes peintures formant l’ensemble intitulé La Femme à Paris, qu’il exposa de nouveau l’année suivante à la galerie Tooth. En 1889, un ensemble de ses gravures fut montré à l’Exposition Universelle. En 1895 à Paris, en 1896 à Londres, furent exposées ses trois cent cinquante aquarelles sur le Nouveau Testament. Puis, après sa mort, son œuvre fut longtemps négligé ; en 1985 à Paris, une remarquable exposition d’ensemble au Musée du Petit Palais contribua à en rappeler certains aspects singuliers. Pendant une première période, de 1859 à 1870, dans une technique académique minutieuse, il traitait à la fois des sujets néo-historiques, bibliques, de fiction et de genre, qu’il situait souvent dans un Moyen Âge de fantaisie, ou encore des scènes galantes, tous sujets d’ailleurs conformes à une demande d’époque. Pourtant, il fut des premiers à s’intéresser aux estampes japonaises introduites à Paris à partir de 1860. Puis des portraits sur commande, des scènes de genre, mais désormais situées dans la vie contemporaine, jeune veuve songeuse sur un banc de parc public, élégantes se pavanant à l’église, quelques japonaiseries d’actualité firent rapidement de Tissot un peintre à la mode, pas encore tout à fait mondain. Loin de minimiser trop toute la production de genre de cette période, il faut au contraire porter attention à certaines études féminines, telles que, en 1864, la prétendue Japonaise au bain du Musée de Dijon, jeune femme, parfaitement européenne dans un décor japonais, que dénude subtilement un kimono fleuri, assez étonnante de charme certes, mais surtout de beauté picturale qui justifiait que Degas eût remarqué Tissot.

En vérité, la carrière mondaine de Tissot explosa dans sa décennie londonienne. Personnage assez imprévisible, peut-être parce que réputé homme d’argent avisé, il continuait à peindre des scènes de genre à décor historique transposées dans le goût anglais. D’autre part il prenait des commandes de portraits, dont certains assuraient sa réputation : L’impératrice Eugénie, Le prince impérial. Enfin, il aborda les thèmes qui constituent la partie très personnelle de son œuvre, qui en fait en tout cas un témoin remarquable de la vie anglaise victorienne et un chroniqueur attentif de la mode des années soixante-dix. Prenant pour modèles des jeunes femmes évidemment jolies, il les faisait habiller élégamment et les situait dans les circonstances diverses de la société aisée, mondanités, rêverie parmi les fleurs des jardins d’hiver, idylles bien sûr, pique-nique, partie de croquet, le thé de cinq heures. Sacrifiant à une tradition très britannique, Tissot poussait parfois la scène de genre vers la satire de mœurs : dans Chut !, les invités à une réception s’apprêtent à s’ennuyer pendant l’audition obligée de la jeune violoniste de la maison ; dans Trop tôt, confusion et gêne pèsent lourdement autour des cousins de province arrivés en avance à la fête dont les préparatifs ne sont pas prêts. À tort ou à raison, ce sont précisément ces sujets qui obtenaient le plus de succès sur place. Dans les années autour de 1875, il travailla sur des études de personnages féminins vus à contre-jour. La plupart de ces figures féminines portent des vêtements d’hiver et ont le visage de Kathleen Newton. Ces études de femmes emmitouflées se retrouvent dans l’estampe La Frileuse. Tissot travailla la gravure à côté de Seymour Haden et bien qu’on ne puisse pas dire qu’il fut son élève, il reçut certainement ses conseils tandis qu’ils travaillaient dans le même atelier. À partir de 1876, il entreprit la publication des quatre-vingt-dix eaux-fortes qu’il réalisa sur une quinzaine d’années. Les gravures de Tissot connurent une grande vogue, notamment : Mawurnem, La Frileuse, Sur la Tamise.

Entreprises après son retour en 1882, les quinze peintures de La Femme à Paris furent à la fois confirmation de sa vocation à célébrer la femme élégante et expression de sa satisfaction de se retrouver chez lui.

Dans les ouvrages et commentaires concernant Tissot, toute la partie de son œuvre vouée à la femme et à la vie élégante tend à occulter les très nombreuses peintures de navigation et surtout de ports. D’entre les sujets anecdotiques qu’il traitait et développait souvent en variantes, apparurent, environ entre les années 1872 et 1877, ceux des scènes au bord ou sur la Tamise, des adieux à l’émigrant sur un quai de port, de rencontres ou de bals sur des navires de croisière. Démontrant, hors anecdotes envahissantes bien que peut-être quand même liés à l’esprit de voyage et de vie à bord luxueuse et insouciante, une impressionnante maîtrise technique à la disposition d’un sujet qui visiblement touchait de près le natif de Nantes, Tissot, peut-être mieux que quiconque, a su saisir avec émotion et pour en préserver le souvenir, dans un encombrement à peine imaginable au long des quais, les grands voiliers de l’époque, serrés les uns contre les autres, qui semblent sur le ciel emmêler l’écheveau inextricable de leurs mâtures et gréements.

Brusquement, en plein succès à Londres un changement radical se fit dans la vie de Tissot. À la suite de la douleur causée par la mort de Kathleen Newton, il regagna son domicile parisien, y entreprit deux séries de peintures, l’une consacrée à La Parisienne, l’autre à L’étrangère ; seule la première, fut terminée. L’exposition de cette série n’obtint pas le succès escompté. Il abandonna les sujets auxquels il devait sa renommée, pour se consacrer à illustrer la vie du Christ. Il en résulta trois cent cinquante aquarelles sur le Nouveau Testament, provoquant de nombreuses discussions et autant de critiques que d’éloges pour leur auteur. De son projet suivant concernant l’Ancien Testament, qui devait comporter quatre cents illustrations, Tissot ne put en réaliser que quatre-vingt-quinze.

Outre l’importance spirituelle de son ultime entreprise d’illustrateur de la Bible, plus que dans ses brillantes évocations de femmes élégantes, c’est au vu de ses peintures de ports, devant leur facture terriblement habile, mais sans que l’habilité seule ne tienne lieu de maîtrise plastique, qu’il est permis de s’interroger sur la place modeste de James Tissot dans l’histoire de la peinture d’une époque précise, dont il aura contribué à préserver l’image. Né quatre ans après Manet, James Tissot, lorsqu’il eut appliqué son talent à des sujets contemporains, a souvent rencontré et traité des thèmes parallèles à ceux de Manet : Le Déjeuner sur l’herbe, Sur la Tamise. Sa facture, restée académiquement minutieuse voulant faire trop vrai, est, sauf cas isolés minutieuse comme le portrait du Colonel Frederick Gust. Burnaby de 1870, en général en deçà de la franchise directe et elliptique de celle de Manet. Même lorsqu’il traita des sujets de plein air, bien qu’à son tour plus direct et bien que lui aussi tenté par le regard et la touche impressionnistes, la fatalité faisait que l’un peignait les vives couleurs claires des rives de la Seine quand l’autre subissait les ternes brumes et fumées des quais de la Tamise.

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