Les artistes

Jean-Baptiste CARPEAUX

Qui était Jean-Baptiste CARPEAUX ?

Né le 11 mai 1827 à Valenciennes (Nord). Mort le 11 octobre 1875 à Courbevoie (Hauts de Seine). XIXe siècle. Français. Sculpteur de sujets allégoriques, groupes, figures, bustes, portraits, bas-reliefs, peintre, graveur, dessinateur.

Fils d’un ouvrier maçon, qui avait rêvé de faire de lui un entrepreneur, Carpeaux débuta dans la vie par une profonde misère. Son âme altière en garda une susceptibilité maladive qu’on retrouve dans ses moindres paroles, et qui fit de lui un éternel persécuté, le plus souvent imaginaire. 

Jean-Baptiste CARPEAUX  dans le monde artistique, oeuvres, styles et techniques

Son père l’avait fait entrer dans la classe d’architecture que dirigeait à Valenciennes Jean- Baptiste Bernard ; il y fut considéré d’abord comme un assez piètre élève ; on riait de lui parce que son manque d’instruction se trahissait dans ses compositions par des anachronismes pour les moins bizarres, mais il fallut bientôt reconnaître que de cet apparent chaos, s’élevait la flamme d’un génie naissant. 

Un élève du sculpteur Henri Lemaire, Victor Liet, étant venu à épouser une cousine germaine du jeune Carpeaux, pressentit la destinée glorieuse de son nouveau cousin et se prit d’amitié pour lui. C’est lui qui enseigna au futur statuaire les rudiments de la sculpture et c’est de lui que Carpeaux exécuta son premier buste, de mémoire, assure-t-on, car Liet fut emporté par la phtisie, en 1847, à l’âge de 35 ans. Dès 1842, il vient à Paris, où il fréquenta le cours d’architecture de l’École royale de Dessin et de Mathématiques, avec la décision bien arrêtée de devenir une illustration de sa ville natale. 

Mais ce qui arrive, hélas ce n’est pas la gloire, c’est la misère la plus affreuse ; le père Carpeaux ne s’est-il pas imaginé, en effet, de venir lui aussi chercher fortune à Paris, avec sa femme et ses cinq enfants ? Pendant le jour, Jean-Baptiste s’improvise porteur aux Halles. Le soir, il copie des statuettes de commerce, agrandit des maquettes pour le marchand Michel Aaron. Il exécute même quelques commandes. Son ancien professeur J.-B. Bernard lui confie, en 1843, deux bas-reliefs destinés à la porte monumentale d’un hôtel qu’il vient de construire pour un riche Valenciennois, M. Louis Hollande. La même année, le jeune homme achève de modeler un autre bas-relief, Joseph reconnu par ses frères, et l’année suivante, on lui demande, pour une petite église du Pas-de-Calais, quatre statues en plâtre, Saint Ambroise, Saint Jérôme, Saint Grégoire et Saint Augustin. Si l’artiste peut ainsi se donner plus entièrement à son art, c’est que le père Carpeaux a fini par s’embarquer avec toute sa famille pour la Californie ; le pauvre homme devait du reste y trouver une si effroyable misère que Jean-Baptiste fut obligé, en 1856, de le rapatrier à ses frais. 

Le 2 octobre 1844, Carpeaux est reçu à l’École des Beaux-Arts, et quelques mois après, il obtient une bourse de six cents francs du département du Nord. Entré en 1846 à l’atelier de Rude, un indépendant qu’il admire et qu’il admirera toujours, il comprend que son maître ne peut exercer aucune influence favorable – au contraire ! – sur l’esprit de ses collègues de l’Institut, et passe chez Francisque Duret, brave homme qui ne brille pas par l’originalité, et s’indigne de voir son élève prendre des croquis dans la rue et l’astreint, pour le mâter, à des besognes presque exclusivement décoratives. Carpeaux n’en a cure, son unique souci est de rester lui-même avant tout. Bien lui en prit. 

En 1847, il obtient une première médaille pour la figure modelée d’après nature. La même année, il donne le Chevrier, gracieuse silhouette du ténor Bataille. En 1848, il reçoit la commande d’une frise, La Sainte Alliance des Peuples. En 1850, il se voit attribuer une mention honorable pour son Achille blessé au talon par une flèche de Pâris, et une deuxième médaille pour le concours d’esquisse. Ce n’est pas encore la fortune, car la sculpture se paie alors fort peu, mais c’est déjà la notoriété, en attendant la gloire. De 1850 à 1852, se succèdent maintes récompenses d’école. En 1852, il expose au salon de Paris un bas-relief de Madame Delerne qui lui coûte de telles privations qu’il tombe malade et doit entrer à l’hôpital Cochin. En septembre de la même année, son Philoctète dans l’île de Lemnos n’obtint du jury que le second Prix de Rome, tandis que le public et la presse lui attribuent le Grand Prix. Au Salon de l’année suivante, il expose La Soumission d’Abdel-Kader, bas-relief qui doit flatter la vanité de l’empereur et attirer à l’auteur les meilleurs résultats pratiques. 

Une malchance acharnée déjoue tous les plans de l’artiste pour placer son œuvre sous les yeux du souverain, et quand, au prix de mille ruses, la commande sera enlevée enfin, ce sera pour n’être jamais livrée, le sujet devant paraître bientôt peu digne de lui à Carpeaux. Enfin, en 1854, Hector implorant les dieux en faveur de son fils Astyanax remporte ce premier Grand Prix de Rome tant désiré. Il séjourne à Rome et s’enthousiasme pour la Sixtine. Le public italien lui est plus favorable que les milieux officiels parisiens. Alors paraissent le Petit Boudeur, la Palombella et le Pêcheur napolitain à la coquille, la première œuvre où s’allient avec tant de bonheur les deux caractéristiques du talent de l’artiste, la vigueur et la grâce. Mais le chef-d’œuvre qui devait faire connaître au monde le nom de Carpeaux et le «poser, comme il le disait lui-même, sur un piédestal que le temps ne détruira pas», ce fut son Ugolin, première médaille au Salon de 1863, placé tout d’abord au Jardin des Tuileries, puis conservé au Musée d’Orsay.  

Cette fois, c’était l’apogée. De l’année 1863 à l’année 1875, qui fut celle de sa mort, pétrissant la glaise et taillant le marbre sans relâche, l’artiste termina environ quatre-vingts groupes, bustes et statues, ébaucha une extraordinaire quantité de projets et d’esquisses, peignit une soixantaine de toiles, crayonna plusieurs centaines de dessins, une multitude de croquis, et grava plusieurs eaux-fortes. 

En 1866, protégé par la princesse Mathilde, chargé de la décoration du Pavillon de Flore, aux Tuileries, il eut avec l’architecte Lefuel des démêlés restés célèbres : le sculpteur, disait ce dernier, avait trop dépassé les aplombs. L’empereur, consulté, s’en rapporta au jugement du public, et ce jugement donna raison au sculpteur. Carpeaux fut fait chevalier de la Légion d’honneur et entra, de ce jour, dans l’intimité de Napoléon III.  Ce fut même grâce à l’intervention impériale qu’il put épouser la fille du général vicomte de Montfort, gouverneur du palais du Luxembourg.  La même année, Carpeaux achevait la Danse, le fameux groupe de droite de la façade de l’Opéra qui donna lieu à des polémiques si acharnées que, sans l’invasion étrangère, le groupe eut été enlevé. Voyant leur cabale inutile, les adversaires de l’artiste, de rage, lancèrent, la nuit, une bouteille d’encre sur le groupe ; cette tache, longtemps ineffaçable, vengeait, d’après eux, la morale publique. Les quatres parties du monde, pour La Fontaine de l’Observatoire  fut la dernière grande œuvre du sculpteur.  En 1873, il eut la vessie déchirée dans une opération et ne fut plus, de ce moment, qu’une lamentable épave, ballottée sur un océan d’amertumes, réelles ou imaginaires comme celles de toute sa vie.

Héritier fécond du XVIIIe siècle, des Baroques et du Rococo, il a laissé de nombreux bustes très spontanés, des groupes d’un envol et d’une grâce que l’on retrouvera, avant 1900, chez un Récipon par exemple.  Ses études préparatoires, comme celle du Petit Palais pour Ugolin, annoncent la passion fiévreuse de Rodin, de même que ses peintures, assez généralement ignorées, ne sont pas étrangères, dans leur vivacité directe, á la démarche impressionniste. 

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