Les artistes

Jean-Michel ATLAN

Qui était Jean-Michel ATLAN ?

Né en 1913 à Constantine (Algérie). Mort en février 1960 à Paris. XX° siècle. Français. Peintre à la gouache, pastelliste, peintre de technique mixte, lithographe, dessinateur. Expressionniste-abstrait. Groupe COBRA.

Il n’eut guère le temps de connaître son succès, la maladie et la mort brutale interrompant une vie tout au long difficile. « Mes origines sont judéo-berbères comme un peu tout le monde là-bas, dans cette ville vieille comme Jugurtha, qui fut la capitale de la Numidie et qui est construite avec des roches, des ravins, des nids d’aigles et des cactus. » Tous ses amis peintres qui l’accompagnèrent au cimetière de Montparnasse, n’oublieront pas la beauté antique des chants hébreux, ni, au bord de la tombe, le chapeau rituel sur la tête, ce parent sans doute qui lui ressemblait tant. 

Après ses études au Lycée de Constantine, il vint à Paris en 1930 pour passer une licence de philosophie en Sorbonne. Tout en préparant l’agrégation, il enseigna dans des lycées de province jusqu’en 1940, révoqué par les lois anti-juives du gouvernement de Vichy. Il s’installe alors à Paris avec sa femme. 

Jean-Michel ATLAN dans le monde artistique et ses oeuvres

Il ne peignait pas encore, mais écrivait des poèmes, à caractère surréaliste, qu’il illustrait de dessins. « Ma vocation de peintre? Je crois bien qu’elle a résulté directement de la location de mon atelier, rue de la Grande Chaumière. » Boutade? Non, mais une des nombreuses manifestations de cette simplicité humoristique qui caractérisait le regard qu’Atlan posait sur le monde. 

Commençant donc à peindre en 1941, dans le même temps il a des contacts avec la Résistance, est arrêté par les Allemands en 1942, trouve son salut à l’hôpital Saint-Anne dans la simulation de la folie que lui permettaient ses connaissances en psychiatrie. Sa famille, sa femme furent emprisonnées, son frère tué en commando. Il avait continué à peindre à Saint-Anne. 

En 1945, il illustra des lithographies : Description d’un combat de Kafka. En 1958, connaissant un début d’aisance, il put acquérir une demeure à Villiers-sur-Thonon dans l’Yonne. C’est en 1959, au cours d’une exposition à Londres où il voyait l’indice d’une reconnaissance durable, qu’il fut pris d’une hémorragie interne, première atteinte du cancer fatal. Au lendemain de la libération de Paris en 1944, il exposa pour la première fois, collectivement au Salon des Surindépendants, individuellement à la Galerie Arc-en-ciel. A partir de là, il a participé à toutes les grandes manifestations d’art français contemporain, et fidèlement au Salon de Mai de Paris. Il avait parallèlement des expositions personnelles : à Paris en 1947, 1956 (…) ; au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et au Musée d’Antibes en 1957 ; au Musée National d’Art Moderne de Paris en 1963 qui présentait une rétrospective, dont le catalogue reste une excellente référence ; au musée des beaux-arts de Nantes en 1986.

Style(s) et technique(s) de Jean-Michel ATLAN

Même à travers une certaine évolution inévitable de la forme et de la technique depuis les premières peintures expressionnistes de ses débuts, l’oeuvre d’Atlan se présente dans une unité monolithique impressionnante. Ne répétait-il pas bien souvent que le peintre, dans sa peinture, poursuit la recherche de son identité, et qu’il doit peindre toujours la même peinture, son propre portrait, attentif à en saisir les fluctuations dans la continuité? 

Pour ce qui est de la technique, il a utilisé, en général mélangés, craies, pastels, couleurs à l’huile, sur des toiles de jute grossière, recherchant tout au long de sa vie les matériaux offrant la matité qu’il désirait. 

Quant au langage, proche d’un expressionnisme abstrait qui l’apparenta au groupe COBRA, qu’on ait pu y déchiffrer, dès les oeuvres des premières années « … des animaux fantastiques qui laissent à l’imagination un libre choix d’interprétation » (B. Dorival) ou y voir « … les ombres immenses d’un Plein Midi des Tropiques dans la forêt vierge  ou bien les spectres allongés du soleil au coeur de la nuit saharienne, quand la nuit erre » (André Verdet) ou encore « …une faune et une flore que l’on n’avait pas vues ailleurs, parfois une humanité primitive encore mal dégagée de la matrice universelle » (M. Ragon), on s’accorde unanimement à en reconnaître le caractère barbare, bien que formulé en toute clarté d’esprit dans des peintures sévèrement construites où traînent des échos de l’Afrique profonde. 

Un graphisme noir, charbonneux et épais comme l’étaient ses deux sourcils qui se rejoignaient sur le nez, définit pesamment les quelques formes élémentaires qu’il qualifiait lui-même de magiques, les unes relevant de la courbe féminine, les autres hérissées, agressives, et matérialisées par des couleurs franches dans les premiers temps, adoucies ensuite, où éclatent souvent les orangés sur des violets, dont l’affrontement symbolique et obscur constitue tout le sujet de chaque oeuvre, totems dressés en mémoire de conflits enfouis dans les profondeurs de l’inconscient collectif ou pour célébrer d’autres victoires à venir sur l’invisible. Lui encore : « La peinture est une aventure qui met l’homme aux prises avec les forces redoutables qui sont en lui et hors de lui, le destin, la nature. »

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