Les artistes

Paul SIGNAC

Qui était Paul SIGNAC ?

Né le 11 novembre 1863 à Paris. Mort le 15 août 1935 à Paris. XIX°- XX° siècles. Français. Peintre de figures, paysages, marines, aquarelliste, lithographe, dessinateur. Néo-impressionniste.

Paul SIGNAC dans le monde artistique

Ses parents souhaitaient le voir devenir architecte. Il fut tôt attiré par la peinture. Il suivit les cours de dessin de l’académie privée Bing, et, alors qu’il peignait dans Paris, il eut la chance d’être remarqué par Guillaumin; il semble aussi qu’il ait rencontré Pissarro à ce moment. En 1884, lors de la fondation du Salon des Artistes Indépendants, il se lia avec Georges Seurat, dont la Baignade à Asnières qu’il y exposait fut une révélation, et avec lequel il développe ensuite les principes et la pratique pointilliste du néo-impressionnisme, que Seurat préfère désigner du terme d’impressionnisme scientifique. Signac aurait découvert Port-en-Bessin, où Seurat peignit quelques-uns de ses paysages les plus construits et les plus lumineux. En 1891, mourut Seurat. En 1892, Signac découvrit le petit port de Saint-Tropez, qui n’était alors accessible que par la mer, où, peu après, il se créa un deuxième lieu de résidence et de travail définitif, en achetant la propriété La Hune, où il revint chaque été et où il entraîna ensuite de nombreux artistes, écrivains, amis. Cependant, il continua à voyager presque incessamment en quête de nouveaux motifs, souvent dans des ports, à La Rochelle, Marseille, Venise, Gênes, Rotterdam, Constantinople. En 1899, il publia De Delacroix au néo-impressionnisme, dans lequel il analyse les principes du néo-impressionnisme qu’il avait élaborés avec Seurat. Il étudie méthodiquement la composition-décomposition de la lumière en rayons colorés; il montre la genèse du néo-impressionnisme et en analyse théorie et pratique, qu’il précisera aussi dans une étude de Jongkind. Il s’était ainsi affirmé comme le théoricien du groupe, qui comprenait encore Henri Edmond Cross, Théo Van Rysselberghe, Maximilien Luce, Henry Van de Velde, Hippolyte Petitjean, Lucie Cousturier, Charles Angrand, Albert Dubois-Pillet. En 1913, Signac s’établit à Antibes.

Style, techniques et oeuvres de Paul SIGNAC

Paul Signac était un homme complexe et presque complet; le peintre néo-impressionniste était aussi le théoricien du mouvement; oeuvrant à remplacer les découvertes empiriques des impressionnistes par une méthode scientifique, il était avide de sciences et eut à coeur de connaître les chercheurs dont les découvertes fondaient son esthétique. En 1884, il rendit visite à Chevreul, à la Manufacture des Gobelins, duquel la Loi du contraste simultané…, qui datait de 1839, avait été complétée par les expériences de Helmholtz en 1878, les articles sur Les phénomènes de la vision de David Sutter, publiés en 1880 dans la revue L’Art, les expériences d’Édouard Rood en 1881, sans omettre la lecture du Journal de Delacroix, publié entre 1893 et 1895. Il avait le goût des mathématiques et, en 1889, fut très lié et travailla avec le mathématicien et physicien Charles Henry, dont les recherches concernaient les proportions mathématiques et géométriques dans leurs possibilités d’application aux arts industriels (en somme le précurseur de l’esthétique industrielle, du « design »). Lettré, Signac était lié avec les symbolistes de La Revue Indépendante et publia lui même une plaquette sur Stendhal. En outre, cet homme sensible était une « nature » généreuse; admirateur de Jules Vallès et de Huysmans, il collabora au journal anarchiste Le Cri du Peuple et exprima tout au long de sa vie des opinions sociales et politiques sans détours. Il avait la parole et le caractère colorés; on l’aurait plutôt dit être un marin; d’ailleurs, il ne posséda pas moins de trente-deux bateaux, tout en se passionnant aussi pour l’automobile.

Expositions de Paul SIGNAC

Signac a participé à des expositions collectives: en 1884, il compta au nombre des refusés du Salon des Artistes Français, ce qui, en 1863 et 1873 avait déjà contribué à la création des deux Salons des Refusés, ce qui provoqua la création, en cette même année 1884, du Salon des Artistes Indépendants, où il exposera sans interruption et la plupart de ses oeuvres; en 1886, à la huitième et dernière exposition des impressionnistes, avec Degas, Forain, Gauguin, Pissarro, Seurat; à partir de 1888, au Salon des Vingt de Bruxelles, fondé par Octave Maus, dont il devint membre en 1891; en 1908, il participa à l’exposition de la Toison d’Or, à Moscou; de 1908 à sa mort en 1935, il fut président de la Société des Artistes Indépendants; en 1909-1910, il exposa au Salon Izdebsky, à Odessa, Kiev, Saint-Pétersbourg et Riga; en 1912 à Saint-Pétersbourg, il exposa à l’Institut Français pour l’Exposition centennale 1812-1912; en 1933 à Paris, à l’exposition Seurat et ses amis, dont il préfaça le catalogue.

Depuis sa mort, il est représenté dans les expositions relatives à l’époque impressionniste, dont: 1979 Paris, Paris-Moscou, au Centre Beaubourg; 1997 au Musée de Grenoble, Signac et la libération de la couleur, de Matisse à Mondrian. à Paris, en 1951 le Musée National d’Art Moderne, en 1963 le Musée du Louvre, ont organisé des expositions rétrospectives de l’ensemble de l’oeuvre de Signac.

Ses premières oeuvres sont des études faites sur les quais de la Seine à Paris, là où Guillaumin le remarqua. D’emblée, il fut attiré et influencé par les impressionnistes et singulièrement par l’oeuvre de Monet. Une fois acquis au divisionnisme pointilliste de Seurat, s’il peignit de rares fois quelques figures; Le petit déjeuner de 1886-1887, La fontaine des Lices de 1895, c’est essentiellement aux paysages et aux marines qu’il appliqua, de 1887 à 1895 de façon stricte, la nouvelle technique, dans des séries consacrées aux quais de Paris, au Port de La Rochelle, aux vues de Saint-Raphaël et d’Antibes, ainsi qu’une grande composition décorative, exécutée pour la Maison du Peuple de Bruxelles, d’autres sources disent pour la Mairie de Montreuil, Au temps d’Harmonie, qu’il avait d’abord songer à intituler Au temps d’Anarchie. Sa vocation du voyage explique l’abondance des aquarelles dans son oeuvre et même son style si particulier, rapide et juste. Il observait et notait, toujours à la recherche de traduire les multiples effets de la lumière, voire la présence même du soleil. L’un des amis les plus proches de Signac, Felix Fénéon, qui fut tout au long de sa vie un exceptionnel connaisseur et découvreur d’art et d’artistes, a analysé l’essentiel des principes du néo-impressionnisme et surtout de leur application à travers le tempérament de Signac: « En amples ondes, ses colorations s’épandent, se dégradent, se rencontrent, se pénètrent et constituent une polychromie appariée à l’arabesque linéaire. La palette avec laquelle il exprime ces jeux et ces conflits n’admet que des couleurs pures… (Les couleurs) se juxtaposent sur la toile par séries de touches en concurrence vitale qui correspondront à la couleur locale, à celle de l’éclairage, aux reflets de tel ou tel ordre. L’oeil percevra leur mélange optique à l’état naissant. par la juxtaposition de ces éléments sera assurée la variété du coloris, par leur pureté sa fraîcheur, par leur mélange optique un éclat lumineux, puisque, à l’inverse du mélange pigmentaire, tout mélange optique tend vers la clarté ». À partir de 1895-1897, revoyant Les Poseuses de Seurat, Signac, suivi en cela par d’autres peintres du groupe néo-impressionniste, considéra que la touche en pointillé, trop petite, dispersait, éparpillait la forme, et que, par son efficacité même, le mélange optique de ces pointillés de couleurs aboutissait à des tonalités grises. Il élargit donc le pointillé du bout du pinceau jusqu’à une touche du plat de la brosse, carrée ou rectangulaire, qui posait sur la toile blanche les couleurs les plus vives. à l’aquarelle comme à l’huile, qu’il utilisait très diluée, fluide, il posait quelques tons vifs et translucides sur le blanc du papier ou de la toile préparée, laissant désormais paraître, par transparence ou par intervalles entre les touches de couleurs, le blanc, qui joue son rôle de lumière et de respiration, et sert de lien commun entre les touches multicolores, obtenant ainsi des effets d’une fraîcheur, d’un éclat et d’un charme rares.

Dans son ensemble particulièrement cohérent, l’oeuvre de Signac se singularise dans le panorama global de l’impressionnisme par deux faits. D’une part, ses peintures étaient exécutées en atelier, d’après les croquis et aquarelles rapportés du motif en plein air. d’autre part, sa recherche incessante de la division de la lumière en éléments colorés, fondement même du néo-impressionnisme, ne l’a jamais détourné d’un dessin précis, tendu, qu’on ose qualifier de réaliste ou en tout cas de descriptif, qui délimite, cerne presque, tous les grands plans et chaque élément de la composition, séparant terre ou mer du ciel, définissant arbres et nuages, quais ou bâtiments construits, coques et voiles des navires. recherche et expérimentations concernant la recomposition de la lumière, de même que établissement d’un dessin particulièrement architecturé, justifient d’ailleurs la nécessité du travail en atelier. L’abondance des dessins dans l’oeuvre total, non seulement esquisses préparatoires mais considérés comme oeuvres à part entière, confirme que ce coloriste était aussi un dessinateur. D’ailleurs, confirmant cette volonté de description , il a été remarqué, au cours de son évolution, que si, dans une première période, jusqu’en 1895, Signac appliquait et exploitait un divisionniste strictement pointilliste, dont les très petites touches de couleurs pures, souvent acides, produisaient un éclat très particulier mais disloquaient la forme; dans la seconde période, il a élargi les touches de couleurs, posées par la brosse en traces rectangulaires, qui structurent plus concrètement la forme, au détriment du mélange optique, qu’empêche un angle de vision trop large, trop séparateur (s’opposant à l’effet de « Gestalt »). En outre, dans les deux périodes de l’oeuvre de Signac, certains commentaires relèvent ou regrettent, l’acidité généralisée de ses organisations chromatiques, dont on peut à l’inverse affirmer qu’elles sont un des éléments inséparables de son style; ce que l’on peut, de même façon, répliquer au reproche également souvent formulé à l’encontre de sa deuxième période, de donner l’impression de mosaïques décoratives.

Si le néo-impressionnisme, dont Signac, après la mort prématurée de Seurat, fut le plus ardent promoteur, était la conséquence logique de l’impressionnisme, à son tour il exerça des influences fortes sur les composantes diverses du postimpressionnisme et au-delà, ce qu’a amplement illustré l’exposition du Musée de Grenoble, en 1997, Signac et la libération de la couleur, de Matisse à Mondrian. Pendant deux années, Pissarro, qui distinguait l’impressionnisme « scientifique » de l’impressionnisme « romantique », pratiqua la touche divisée de Seurat; en 1886 Gauguin; en 1886-1888, dans sa période montmartroise, Van Gogh, que, en 1889, Signac alla visiter alors qu’il était interné à l’Hospice de Saint-Rémy; en 1887 Toulouse-Lautrec. à la fin du siècle, le divisionnisme eut peut-être quelque influence sur les « Macchiaioli » italiens, Segantini, Previati, Morbelli. En 1899 et surtout en 1904 quand il peignit Luxe, Calme et Volupté, Matisse travailla pendant plusieurs mois avec Signac et Cross à Saint-Tropez, appliquant lui aussi la touche divisée. À la suite de Matisse, les Fauves de 1905 se réfèrèrent à l’emploi systématique des tons purs du néo-impressionnisme, et Braque, pendant sa brève période fauve, pratiqua même une sorte de touche divisée contrôlée. En 1905, au Salon des Indépendants, la grande exposition rétrospective de Seurat confirmera ultérieurement la filiation du néo-impressionnisme au fauvisme et, par ricochet, à l’expressionnisme de certains peintres de la Brücke, dont Kirchner, et du Blaue Reiter, évidente avec Kandinsky, et, par certains aspects, contribua aux réflexions préparatoires au cubisme, notamment chez Delaunay, et surtout au futurisme, dont la plupart des participants appliquèrent radicalement la touche divisée.

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