Les artistes

Pierre Philippe THOMIRE

Qui était Pierre Philippe THOMIRE ?

Né le 5 décembre 1751 à Paris. Mort le 9 juin 1843 à Paris. XVIIIe-XIXe siècles. Français. Sculpteur, bronzier et fondeur-ciseleur.

Pierre Philippe THOMIRE dans le monde artistique

Issu d’une famille parisienne, sur laquelle nous sommes peu renseignés, il était le fils du ciseleur Luc Philippe Thomire, avec lequel on le confond parfois. Il étudia à l’Académie de Saint-Luc, avec Houdon et Pajou. Mais son véritable maître fut le ciseleur Gouthière, dont l’œuvre influença celle de Thomire, jusqu’au Premier Empire. Accablé par des soucis financiers, devenu irrégulier dans la livraison des commandes qui lui étaient confiées, Gouthière laissa le champ libre à son jeune élève. Déjà fort remarqué en 1775 pour sa collaboration aux décorations en bronze du carrosse du sacre de Louis XVI, de Louis Prieur, notre artiste fonda en 1776 la fabrique qui deviendra si célèbre. Il occupa, peu après, à la Manufacture de Sèvres, la place laissée vacante par la mort de Jean Claude Duplessis. Les comptes du Garde-Meuble le mentionnent comme fournisseur et collaborateur de Benneman, l’ébéniste de la reine Marie-Antoinette : ceci dément l’attribution presque systématique des œuvres de Thomire à Gouthière, ce dernier ne signait presque jamais ses œuvres, tout comme son ancien élève, mais n’était plus cité à cette époque. Le succès sourit à ses débuts : fournisseur attitré de la Couronne, sculpteur en bronze de la Manufacture de Sèvres, réalisateur des commandes de la Ville de Paris ; il obtint d’emblée la réputation du meilleur bronzier du règne de Louis XVI, comme il sera celui du Premier Empire. À la Révolution, sa fabrique est transformée en Manufacture d’armes : en réalisant lui-même ce geste il échappe ainsi aux soupçons du Comité de sûreté générale et fait, contrairement à beaucoup d’artisans d’art de l’Ancien Régime, quelques affaires. La tourmente populaire éloignée, il s’agit de s’adapter au goût du jour, Percier et Fontaine sont les parangons de l’art nouveau, à la fois sévère et pompeux. Là encore, Thomire réussit, il retient surtout la leçon de David et servi par son incontestable métier, peut se mesurer avec les artistes décorateurs qui veulent trop vite l’oublier. Son goût inné pour la sculpture se donne libre cours en de nombreuses figures ornementales, si fort à la mode en ce temps. Ayant acheté la maison de Lignereux, le fameux associé de Daguerre, en l’an XIII de la République (1806), il s’associe peu après avec Duterme et est secondé par ses deux gendres : Beauvisage et Carbonelle. Le rôle de Duterme semble s’être borné aux questions de ventes et de rentrées d’argent, les deux gendres ne sont que des aides, c’est Thomire qui reste le maître. Sa fabrique se permet d’employer sept à huit cents ouvriers, chiffre énorme pour l’époque. En 1806, à l’Exposition, il reçoit une récompense enviée : la médaille d’or, décernée pour la première fois à l’industrie du bronze. Parmi ces envois, l’on remarque particulièrement une cheminée en malachite ornée de bronzes. Mais, malgré ces récompenses et de nombreuses commandes officielles, la fabrique de Thomire est en difficulté, il figure sur la fameuse liste des « prêts faits sur consignation aux Manufactures en souffrance ». L’art sous Napoléon est subordonné à la guerre : celle-ci sévit sans cesse, on ne pense plus comme au siècle précédent à changer les objets et les sites, il faut maintenant des canons et des hommes ; tel officier qui commande entre deux campagnes un surtout de table, disparaît à Iéna, à Eylau ou à Wagram. Le second mariage de Napoléon Ier laisse à l’Europe une paix relative et provisoire, le contrecoup s’en fait sentir pour les arts. En 1809, Thomire a déjà fait quelques remboursements, s’il n’emploie plus que deux cent onze ouvriers, il faut voir dans ce fait non pas seulement un ralentissement des affaires, mais surtout la rigueur des conscriptions -une sorte de S.T.O. avant la lettre. Les fêtes du mariage permettent à Thomire d’exécuter avec Odiot « la toilette de Marie-Louise » (fondue par cette dernière en 1832) et seul, « le vase du mariage » (actuellement au Palais de Versailles). En 1811, il exécute le berceau du roi de Rome, d’abord avec Odiot (celui-ci faisait partie de l’Ancien Trésor impérial de Vienne), puis seul, un autre berceau (c’est la célèbre pièce conservée au Palais de Fontainebleau). Le retour des Bourbons s’accompagne de commandes pour notre artiste, là encore il n’est pas victime de son attachement au régime du « général Bonaparte », la cour lui commande un grand surtout de table. En 1823, il est âgé de soixante-douze ans, il se retire de l’affaire (Duterme a disparu depuis longtemps sans que nous ayons de détail sur son départ ou son abandon) et la confie à ses gendres ; la célèbre fabrique devient « Thomire et Cie ». Le roi Louis-Philippe, décerne en 1834, à ce bel artiste, la croix de la Légion d’honneur. A sa mort la presse est unanime à célébrer son talent, sa science consommée, et surtout sa grande bonté. Ce sont ses ouvriers qui lui élèvent une stèle funéraire au cimetière Montmartre. Malgré le renom dont il jouissait de son temps, Thomire est maintenant, non pas oublié, mais enfermé dans une gloire qui ne le sert pas : on l’admire, on ne l’aime pas. Son œuvre pourtant allie à une grâce toute du XVIIIe siècle une richesse ornementale qui tient plus de l’antique que du style Empire proprement dit, il reste un grand artisan d’art, mais c’est d’abord un parfait artiste (au sens où on l’entendait au temps des bâtisseurs français des cathédrales et au XVIIe siècle). C’était de plus une fin lettrée. Une remarquable monographie suivie d’un catalogue excellent lui a été consacrée en 1947, par Juliette Niclausse, c’est à l’heure actuelle le meilleur guide sur Thomire et son temps. Les Musées du Louvre, des Arts Décoratifs, de Sèvres, Condé à Chantilly, Masséna, à Nice, de l’Ermitage, à Leningrad ; the Walters Art Gallery, à Baltimore, le Schlossmuseum, à Berlin ; le Victoria and Albert Museum, à Londres ; le Rijkmuseum à Amsterdan ; et les châteaux de Versailles, du Grand Trianon, de Fontainebleau, de Compiègne, de la Malmaison, de Potsdam, de la Hofburg, à Vienne ; la Bibliothèque Paul Marmottan et les ministères de l’Armée et de l’Intérieur, conservent des œuvres de cet artiste.

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