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ZAO Wou-Ki
Qui est Zao Wou-ki ?
Né le 13 février 1921 à Pékin. XXe siècle. Depuis 1948 actif, depuis 1964 naturalisé en France. Chinois.
Peintre, peintre de cartons de tapisseries, graveur, lithographe, illustrateur. Abstrait-lyrique.
Zao Wou-Ki est né dans une famille cultivée et d’ancienne origine. On ne s’y opposa pas à son entrée à l’Ecole des Beaux-Ars de Hang-Tchéou (Hangzhou), dès l’âge de quinze ans, après ses études secondaires. Là, il consacra trois années au dessin d’après les plâtres, deux années de dessin avant modèle, enfin une année de peinture. Les matinées étaient vouées à l’art occidental perspectif, les après-midi à l’art traditionnel chinois. En même temps, à l’aide de médiocres reproductions, Zao Wou-ki s’informait des grands peintres européens. La protection de son maître Ling Fong-Mien le fit nommer professeur-assistant, de 1941 à 1947, dans l’école où il s’était formé.
Expositions de Zao Wou-ki
En 1946, il organisa au Musée National de Tchoung-King la première exposition de peinture moderne chinoise. Le conservateur du Musée Cernuschi de Paris, Vadime Elisséef, l’ayant découvert au cours d’un voyage en Chine, l’incita à gagner la France. Arrivé à Paris en 1948, avec sa première épouse Lan-Lan, il s’affaira à visiter la France, l’Europe, les musées, les galeries, et à apprendre la langue, qu’il posséda bientôt parfaitement. Il fréquenta alors un peu l’Atelier d’Othon Friesz à l’Académie de la Grande Chaumière et l’Ecole des Beaux-Arts.
En 1950, il fit la connaissance d’Henri Michaux, qui le présenta en 1951 à Pierre Loeb, qui devint son premier marchand à Paris. En 1951, un séjour à Venise eut une influence sur le début de la réflexion qui provoquera son évolution de la période figurative à l’abstraction. En 1957-58, en compagnie de Pierre Soulages, Zao Wou-ki accomplit un voyage autour du monde. Une concordance de dates faisant qu’il attendait un jeune peintre chinois qui avait été son élève à l’Ecole des Beaux-Arts de Hang-Tchéou, il demanda à l’auteur de la présente notice de parrainer selon l’usage extrême-oriental, son élève dans le milieu artistique parisien, le temps de son absence. Chu Teh-Chun à son tour s’est fixé en France, où il poursuit une belle carrière dans le sillage de son maitre. En 1970, il accepta de donner les cours de la saison d’été de l’Académie de Salzbourg.
Dès son arrivée à Paris, il participa à une exposition de quelques peintres chinois de Paris, dans les locaux de l’Office d’Information du Gouvernement Chinois. Il commença d’exposer aux Salons des Tuileries et d’Automne ; il exposa pour la première fois au Salon de Mai en 1950. En 1951, il remporta un prix à la Biennale Internationale de Gênes. En 1952 à Paris, il participait au premier Salon d’Octobre, organisé par Charles Estienne.
A partir de 1952, les expositions se multiplièrent, aux Etats-Unis, en Angleterre, tant collectives que personnelles ; le magazine Life reproduisit une de ses lithographies en pleine page, à l’occasion de sa participation à la Biennale Internationale de la Lithographie en Couleur à Cincinnati. En 1955, il fut invité dans la section française à la Biennale de Sao Paulo. En 1956, il fit partie de la sélection française de la 40e exposition internationale de l’Institut Carnegie de Pittsburgh. En 1957, Michel Seuphor peut inviter Zao Wou-ki, en conclusion de son évolution, à l’exposition Cinquante ans d’art abstrait. En 1958, il participait de nouveau à l’exposition de l’Institut Carnegie de Pittsburgh, ainsi qu’à l’Exposition Internationale de Bruxelles. En 1960, il fit partie de la sélection française à la Biennale de Venise ; figura à la deuxième Biennale Internationale de Tokyo.
1965 fut sans doute l’année où il participa à un nombre record d’expositions. En 1967, il participa à l’exposition Dix ans d’art vivant, 1955-1965, à la Fondation Maeght de Saint-Paul-de-Vence. En 1968, il participait à l’exposition L’art vivant, 1965-1968, à la Fondation Maeght. Dans la suite, l’intérêt de ses participations à des expositions collectives est éclipsé par ses expositions individuelles multipliées.
Styles et techniques de Zao Wou-ki
En Chine, informé par des revues venues de l’étranger, Zao Wou-ki avait peint des Arlequins inspirés de ceux de Picasso, puis il avait toujours culturellement contrebalancé son influence par celle de Paul Klee, plus proche de l’écriture extrême-orientales. En 1949, à son arrivée à Paris, il s’initia à la lithographie à l’imprimerie Desjobert. Henri Michaux enthousiaste, écrivit une suite de poèmes inspirés de ces lithos. Jacques Villon, Léger, bientôt Miro, Giacometti, Picasso s’intéressent à lui. Zao Wou-ki s’était alors dégagé des influences mélangées de Picasso et Matisse, qui avaient marqué ses premières peintures. S’étant retourné vers ses sources nationales, il s’était créé une écriture alliant l’élégance synthétique des idéogrammes chinois aux raccourcis poétiques d’un Paul Klee. Le succès fut immédiat, multiplié par les tirages des lithographies. Deux livres parurent simultanément : Lecture de Zao Wou-ki, les huit poèmes de Michaux accompagnant huit lithographies de Zao, et Paris-Poëms de Harry Roskolenko avec six lithographies. En 1953, il créa les décors et costumes du ballet La Perle sur un argument de Louise de Vilmorin, pour la compagnie de Roland Petit. Bien qu’exposant le plus souvent avec des peintres abstraits, Wols, Tobey, Mathieu, Riopelle, Schneider, Poliakoff, etc, ses propres oeuvres continuent d’avoir un contenu poétique figuratif, pouvant aller, avec toute liberté d’interprétation, jusqu’à représenter des scènes de pêche sur des étendues d’eau, ou même des villes : Carcassonne, Ischia, Venise. A Paris, la galerie Pierre Loeb montrait ces peintures en permanence et avec succès.
C’est à partit de 1955 que s’est situé le tournant de son oeuvre : les représentations allusives de la réalité se faisant plus discrètes, puis se symbolisant dans des signes graphiques rappelant les idéogrammes calligraphiques de sa première formation, Zao Wou-ki passa résolument du côté de l’abstraction lyrique, exprimant par le geste calligraphique, non plus l’aspect purement extérieur de la réalité, mais la nature dans sa totalité.
En ce qui concernent son appartenance ou non à l’abstraction, Zao Wou-ki a répondu lui-même : « Je crois que tous les peintres sont réalistes pour eux-mêmes. Ils sont abstraits pour les autres. »