
Fonte à la cire perdue
Définition de la technique de la cire perdue
Procédé de fonte du bronze et de l'argent, utilisé surtout pour les objets en ronde-bosse. C'est la technique la plus parfaite, celle qui restitue fidèlement le travail de l'artiste, et ne donne qu'un exemplaire unique.
Le procédé de la cire perdue
Au départ, un noyau d'argile ayant déjà la silhouette de l'objet à reproduire, mais sensiblement "maigri", est enrobé d'une couche de cire d'épaisseur uniforme que l'artiste travaille commodément, selon un modèle de plâtre.
La statuette de cire, une fois terminée, est badigeonnée au pinceau d'une couche de barbotine liquide qui adhère aux moindres détails, le tout étant ensuite étroitement enveloppé dans de l'argile. Ce moule est percé de conduits judicieusement disposés : les jets, les évents et les égouts, qui permettront d'une part l'évacuation de la cire, d'autre part la jetée du bronze en fusion. En chauffant, la cire est évacuée totalement par les évents, autour du noyau qui demeure en place grâce à des broches de fer ; le moule d'argile cuit. Par les jets, on introduit ensuite la coulée du bronze qui s'insère dans la place laissée libre par la cire, entre le noyau et le moule d'argile. Ces différentes opérations qui paraissent simples sont en fait très délicates à pratiquer. Après refroidissement, le moule d'argile est brisé, le noyau extrait après broyage par une cavité ménagée sous la statue. Il ne reste plus à l'artiste et au fondeur qu'à ébarber la statue de ses jets et évents, à reprendre en ciselure quelques détails, à la polir, et à lui donner la patine désirée. Ce procédé de fonte est connu depuis l'Antiquité grecque archaïque (VIIe - Vie siècles environ).
Autre méthode de la cire perdue
La fonte en négatif est aussi très ancienne : en ce cas, l'artiste ne modèle pas son objet sur la cire mais part d'un moule en creux préalablement exécuté sur le modèle de plâtre : la cire est appliquée au pinceau et à l'intérieur du moule, et le noyau placé en premier. On assemble les deux parties du moule et l'on procède à la jetée, comme précédemment. Ce procédé permet d'obtenir plusieurs exemplaires du même objet puisque le modèle d'origine n'est pas perdu.
La cire perdue aujourd'hui
La technique de la cire perdue a été perfectionnée de nos jours grâce à l'emploi de moules souples, en matières plastiques, qui peuvent être réutilisés pour des tirages de petite série. Dans le passé, la cire perdue a donné lieu à de véritables prouesses techniques, pour la fonte de grands bronzes notamment, telle la statue équestre de Louis XIV, place Vendôme, par Girardon, exécutée en 1699 par Keller, d'une seule coulée de bronze. La technique est également utilisée au XVe siècle par le sculpteur Donatello pour son David (à Florence).