
Gravure
Qu'est-ce que la gravure ?
Mot qui désigne à la fois le procédé et l'image obtenue par celui-ci. La gravure consiste à réaliser en creux ou en relief, sur une pluie de bois, de métal ou sur une pierre, une image inversée, à partir de laquelle il sera procédé à une impression multiple sur papier.
Les différents techniques de la gravure
Le plus ancien procédé de gravure est la gravure sur bois de fil (xylographie), ou taille d'épargne. Le bois est attaqué au canif ou à la gouge dans le sens des fibres, l'outil ne laissant subsister que le dessin en relief, qui se trouve ainsi "épargné" pour recevoir l'encre d'impression. Les mois utilisés sont généralement ceux du poirier, du tilleul ou du noyer.
Au XVIIIe siècle en Angleterre, puis au XIXe en France, fut introduite la gravure sur bois de bout. Dans cette technique, pour laquelle on recourt au buis, le bois à graver est débité perpendiculairement au rond, et le graveur n'a plus à se soucier de la direction des fibres. Le travail se fait au burin, comme dans la gravure sur cuivre.
La gravure sur bois en camaïeu, ou gravure en "clair-obscur", reproduit les effets obtenus par les peintres de la Renaissance. Les estampes ainsi supplantèrent les gravures coloriées à la main. Le camaïeu nécessite l'emploi d'autant de planches qu'il y a de couleurs et de tons. Un repérage méticuleux est indispensable.
La gravure sur cuivre a fait son apparition en Europe relativement peu de temps après celle de la gravure sur bois. Elle a été précédée par la gravure au criblé, issue de la gravure sur métal doux (en relief), et ainsi nommée à cause des traits et des points dont les artisans criblaient les surfaces noires de la gravure afin de les rendre moins sévères. Elle fut surtout utilisée par les orfèvres et son emploi est limité dans le temps (XVe siècle) et dans l'espace (Rhin, Pays-Bas, Cologne, Bâle).
Ces techniques ne sauraient être confondues avec les procédés de gravure en creux, dans laquelle le trait noir est indiqué, englobant sous le nom de taille-douce : le burin, l'eau forte, la pointe sèche, l'aquatinte, la manière noire. La gravure au burin date du XVe siècle, elle consiste à creuser le dessin dans la plaque de métal à l'aide d'un burin. Les sillons ainsi obtenus se gorgeront d'encre permettant l'"empreinte du dessin" sur la feuille du papier au moment de l'impression, technique très précise, où les corrections sont très difficiles.
La gravure à la pointe sèche est voisine de la gravure au burin, mais elle est exécutée à l'aide d'une pointe d'acier ou d'un diamant provoquant des "barbes" de chaque côté du sillon ainsi tracé. Le gravures à la pointe sèche ne peuvent faire l'objet que d'un tirage limité. On distinguera la gravure au carré, gravure au burin, dont les tailles sont perpendiculaires, de la gravure en losange (Edelinck), dans laquelle les tailles se croisent obliquement.
L'expression gravure libre permet de différencier la gravure exécutée par l'artiste lui-même (généralement l'eau-forte) de celle des graveurs de métier.
La gravure originale ne saurait être confondue avec la gravure de reproduction ou d'interprétation fidèle à un tableau.
Le terme de gravure s'applique également à la lithographie lorsque la pierre lithographique, au lieu d'être dessinée au moyen d'un crayon spécial, est directement gravée, ce qui donne un trait plus marqué, semblable à celui de la gravure sur acier.