Porcelaine

Qu'est-ce que la porcelaine ?

Le sens du mot porcelaine s'est diversifié selon les époques et les pays avant de se fixer dans une définition technique précise le jour où le "secret" des origines de cette céramique, connue en Chine depuis longtemps, a été découvert en Europe au début du XVIIIe siècle. On sait que la porcelaine résulte de la vitrification, à une température voisine de 1400 °C, du kaolin, une argile blanche additionnée de feldspath. Les propriétés spécifiques de cette porcelaine "dure" sont la translucide et la résistance à la rayure d'une pointe d'acier.

Au Moyen Âge, on appelait porcelaine les coquillages nacrés aux reflets irisés. Aux XIVe siècle, ce mot désignait, par analogie, les terres cuites vernissées, notamment les poteries hispano-moresques à reflets métalliques. A partir du XVe siècle ont été appelées porcelaines les pièces rapportées de Chine et du Japon par les navigateurs portugais.

La porcelaine de Hollande

A la fin du XVIIe siècle, on désignait sous le nom de "porcelaine de Hollande" toute vaisselle venue d'Extrême-Orient. Il s'agissait bien alors des céramiques fabriquées à partir du kaolin et ornées de décors polychromes vitrifiés dans la masse. Mais les "porcelaines" primitives, dont les origines remontent à la dynastie des Han, comprennent aussi bien les céramiques issues du kaolin que certains grès dont la cuisson directe à haute température produit une vitrification de la pâte et du décor d'émail qui lui est intégré.

La porcelaine tendre

La porcelaine tendre, ou "porcelaine artificielle", par opposition à la porcelaine au kaolin, est une céramique ni translucide ni résistance à la lame du couteau. Cette "pâte tendre" selon une plus juste expression, est apparue en France à la fin du XVIIe siècle pour tenter de concurrencer la véritable porcelaine d'Extrême-Orient. A cette époque, de nombreux faïenciers ont cherché à réaliser des produits de substitution, composés de mélanges de sable, de chaux, de soude, fondus avec des marnes et revêtus, après une première cuisson, d'une glaçure à l'émail plombifère.

Une substance de ce genre fut mise au point par Pierre Chicanneau, dont les héritiers exploitèrent le procédé à la manufacture de Saint Cloud. Vincennes, Sèvres, Chantilly, Mennecy produisirent également des pâtes tendres aux décors animés d'harmonieuses couleurs. C'est à Meissen, en Saxe, que Frédéric Böttger (1682-1719) réussit enfin, à la suite de la découverte d'un gisement de kaolin, à produire la première porcelaine dure européenne en 1709. En France, il fallut attendre la découverte du gisement de Saint-Yrieix, dans le Limousin, en 1767 par le chirurgien Darnet, pour que commence la production de porcelaine dure.

La porcelaine d'os

Expression donnée à une céramique anglaise composée de kaolin et d'une glaçure plombifère. Ce produit, plus transparent et plus résistant que la faïence fine, résulte d'un compromis entre la porcelaine dure et la porcelaine tendre. Il a été exploité dans de nombreuses manufactures britanniques au XIXe siècle (Chelsea, Derby, Lowestaft).

La porcelaine des Médicis

Une manufacture de porcelaine tendre, qui est en réalité une faïence légèrement translucide, a été installée à Florence par François Ier de Médicis, grand duc de Toscane. A partir d'une argile de Vicence d'un blanc jaunâtre enduit d'une couverte blanche empruntée à la majolique, cette pseudo-porcelaine se distingue par un décor au bleu de cobalt ou au violet de manganèse. On en connait une cinquantaine de pièces portant la marque F surmontée du dôme de la cathédrale de Florence en bleu. Cette fabrication a duré de 1577 au début du XVIIe siècle.


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