Pot à pharmacie

Pot en faïence ou en porcelaine utilisé par les pharmaciens pour leurs potions, leurs préparations et leurs breuvages. Dès la découverte de la faïence, les apothicaires abandonnent leurs poteries vernissées, utilisées depuis le Moyen-Âge, et commandent des récipients dans cette matière nouvelle, protégée par la dureté de l'émail stannifère.

Les pots à pharmacie se divisent en quatre modèles principaux :
• les albarelli, vases cylindriques ;
• les grandes urnes à "thériaque", ornées de deux anses et d'un couvercle, utilisées pour les préparations nobles ;
• les chevrettes, sortes de cruches ;
• les piluliers, petits pots cylindriques à couvercle qui recueillent les pastilles et les pilules préparées par l'apothicaire.

En France, les premières fabrications commencent à Lyon au début du XVIe siècle et se poursuivent à Rouent avec Masséot Abaquesne, puis dans toutes les faïenceries régionales (Montpellier, Nevers, Nîmes, Bordeaux, Moustiers). Ces derniers sont très rares et recherchés. Au XVIIe siècle, Louis XIV suscite un nouvel essor de la fabrication des vases à pharmacie en créant de nombreuses fondations hospitalières : ministres et grands seigneurs se disputent alors le privilège d'offrir à ces organismes des séries de vases frappés à leurs armes. La coutume reste : plus tard, le ministère Necker et son épouser font le même don aux hospices et hôpitaux royaux ou conventuels.

Le décor des pots à pharmacie s'adapte aux modes : motifs floraux, à personnages, avec ou sans inscription, en camaïeu, en chinois, souvent ornés d'un cartouche vide destiné à recevoir une inscription ultérieure.

Au XVIIIe siècle, les pièces courantes à couleurs vives, à l'exception du rouge, sont traitées "au grand feu", mais peu à peu, le procédé du "petit feu", qui permet d'obtenir le rouge et de nuancer ses teintes, se généralise. A la fin du siècle, la porcelaine concurrence la faïence dans la fabrication des pots à pharmacie. Le décor, très simple sous le Directoire, s'orne sous l'Empire de feuilles de laurier stylisées, généralement dorées, qui se transforment à l'époque romantique en couronnes de fleurs ou de feuillages, pour finalement être réalisé industriellement à la fin du siècle. Limoges et Paris sont les principaux centres de cette production très demandée (certains épiciers ont le droit de les utiliser pour les drogueries simples, donc les médecines les plus courantes). Les pots sont alors fabriqués en blanc et décorés chez le marchand, qui appose ensuite sa griffe au fond du pot. Les formes sont toujours les mêmes ; seul le couvercle change quelque peu.


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