
Surtout (orfèvrerie)
Grande pièce décorative destinée à figurer au milieu de la table des festins (on dit aussi "milieu de table"). Le surtout d'orfèvrerie apparait à la fin du XVIIe siècle, mais l'habitude de disposer des ornements imposants sur les tables est beaucoup plus ancienne. Apparu sous Louis XIV, le surtout s'épanouit sos le règne de Louis XV. Sa fonction st parfois utilitaire quand il porte une vasque à fruits ou un pot couvert, des broches de chandelier, des logements pour le sel ou le sucre... D'autres exemplaires, au contraire, sont uniquement décoratifs, tel que le grand surtout pyramidal à décor de chasse exécuté par F. Th Germain pour le roi du Portugal et acquis par le Louvre lors de la Biennale des antiquaire en 1982.
Le surtout constitue le morceau de bravoure des orfèvres parisiens, la pièce dans laquelle s'exprime le plus librement leur inspiration. Il est enrichi d'allégories, de rocailles, de pâtisseries ; ainsi se présente le surtout Louis XV, dont on ne trouve plus l'équivalent ensuite. Sous Louis XVI, les "milieux de table" font l'objet d'un décor composé : figurines de porcelaine, temples à colonnes, théâtres de verre filé, compositions florales, voire édifices de sucres, aux existences éphémères ; le tout est posé sur un grand plateau à fond de glace qui en multiplie l'effet.
Le surtout d'orfèvrerie retrouve un certain faste sous Napoléon III, pour lequel Christofle exécute un somptueux modèle de métal argenté, détruit lors de l'incendie de 1871.